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JOURNAL DE BORD D’UN PETIT ANGE tombé sur Terre -6-

EPISODE 6 : MON 6ème MOIS

– je pèse 8,2 kg, je mesure 65 cm et mon tour de tête fait 45 cm – 

Lundi 11 juin 2018 au soir, j’ai eu exactement 5 mois.

Semaine du 11 au 17 juin 2018

Maman était contente ces jours-ci. Elle m’a expliqué que ses projets au terrain avançaient. Je ne sais plus si je vous l’ai déjà raconté… Maman avait acheté ce très grand terrain bien avant de savoir que j’allais arriver. Il était, au départ, destiné aux chevaux ; mais désormais, Papa et moi, allons aussi pouvoir en profiter…

Cette semaine, l’herbe haute a été coupée par David, un ancien rugbyman de l’USAP reconverti en éleveur de chevaux, donc en agriculteur ! Il en a fait du foin pour ses chevaux. Comme ça, le terrain de Maman a de nouveau été bien propre et l’herbe n’a pas été gâchée. Tout le monde était gagnant.

Jeudi 14 juin

Aujourd’hui, on a bien rigolé avec Yuki. Papa m’a mis dans le couffin, dans lequel notre chat avait pris l’habitude de faire tranquillement la sieste ! Quand Maman nous a rejoint, ça l’a amusé aussi. Yuki, c’était aussi, en quelque sorte, leur gros bébé 🙂 !

Vendredi 15 juin

On est allé voir Nathalie, une amie de Maman, qui était déjà venue à la maison quand j’étais tout petit. Nous avons rencontré son mari, Paul, et ses deux fils, Olivier et Thibault, qui me voyaient pour la première fois. Mais la plus accro, c’était Nathalie ! Me voir la ramena 20 ans en arrière, quand ses grands garçons n’étaient encore de petits bonhommes, tout mignons et dodus… Maman me montra leur jardin plein de plantes, très différentes de celles que nous avions à la maison. Il y avait, notamment, un grand arbre, qui sentait bon et qui avait une drôle d’écorce. C’était un eucalyptus. Maman me raconta que les pandas mangeaient leurs feuilles. Dis donc, un ours si gros qui mange des feuilles si petites ! La nature était parfois bien étrange !

Le soir, quand Papa est rentré, Maman est allée retrouver son gentil Duende pour une balade tranquillou au terrain.

Dimanche 17 juin

Le matin, Maman partit à la plage avec Kolina.

L’après-midi, on s’est rendu, tous les trois, chez un cousin de Papa, pour l’anniversaire du frère de Mamie. Le grand frère de mamie Yvonne, c’était Jeannot, il fêtait ses 93 ans ! Il y avait son fils, Jean-François, et deux de ses trois fils, dont Christophe chez qui on était invité. Christophe avait trois enfants et était marié à…Chrystelle ! Leurs trois enfants avaient des prénoms commençant par « Ma » : Manon, Matisse et Maël. Ils adoraient les enfants, ça se voyait. Mamie Yvonne et tatie Michèle étaient toutes fières de me présenter à leur famille. J’étais la star, comme d’habitude !

Semaine du 18 au 24 juin 2018

Lundi 18 juin

Ce matin, Maman était inquiète. Une dame du lactarium vint à la maison prendre flacons de lait que Maman avait mis de côté exprès. Elle en avait rempli beaucoup, cette fois-ci. Mais elle dû expliquer à la dame qu’elle devait désormais faire une pause. Depuis quelques jours, je buvais plus de lait qu’elle n’en produisait. Ainsi, des dons en plus, pour d’autres bébés, n’étaient plus envisageables… Maman était triste et stressée. J’avais envie de lui dire : « Mais Maman, je n’y peux rien, moi ! Je fais plus de 8 kg, j’ai faim, je suis plein d’énergie et super actif ! C’est normal que je boive beaucoup de lait, non ? »

Chez Nanou, je me suis éclaté avec le tapis de jeu !

Mercredi 20 juin

Il faisait très, très chaud ces jours-ci… Du coup, Maman m’acheta une nouvelles turbulette, toute légère, qu’elle pouvait laisser ouverte en bas, pour que je sorte les pieds. Elle ne savait plus trop comment m’habiller la nuit ! Du coup, elle me mettait désormais en body manches courtes, avec la turbulette, et le ventilo en prime. La journée aussi, sans ventilateur je n’étais pas bien du tout. J’avais besoin de téter beaucoup pour bien m’hydrater. J’avais soif !!!

Puis je m’endormais, enfin… Jamais sans mes deux doudous préférés. <3

Jeudi 21 juin

On est retourné au magasin pour développer les photos de mon 5ème mois. Moi, la star, on me prenait en photo tout le temps ! Maman faisait des photos papiers pour mon album, mais aussi pour la famille et les amis.

Vendredi 22 juin

On est allé voir mon parrain Jean-Philippe, le kiné, pour Maman, qui en avait toujours autant besoin. Ils ont parlé méditation…

Puis, dès midi, Papa rentra du travail, ce qui était très inhabituel ! Il avait pris son après-midi. Maman avait déjà déménagé toute la maison, dans d’énormes sacs de voyage ! Moi, je pleurais beaucoup car j’avais trop chaud et, du coup, je n’arrivais pas à dormir, pour ma sieste de début d’après-midi. Les parents, eux, pensaient que c’était parce qu’ils faisaient les bagages. Mes cris et pleurs les stressaient et ils étaient très énervés ! Heureusement, une fois dans la voiture, je suis tombé et j’ai dormi, dormi, dormi….

Le soir, on est arrivé chez Oma et Grand-Pa. J’ai reconnu la maison où j’étais déjà venu une fois, seul avec Maman, pour Pâques, avant mes trois mois. Ils étaient contents de nous voir et nous aussi ;-).

Ici, il faisait beaucoup plus frais qu’à la maison, c’était cool. J’ai super bien dormi. Maman et Papa m’ont installé dans le parc dans la même chambre qu’eux, celle où j’avais déjà dormi avec Maman, sauf qu’à l’époque j’étais encore dans mon couffin de tout petit bébé…

Samedi 23 juin

Qu’est-ce que je dormais bien ici ! Il faisait bon, c’était calme, ça sentait la nature… et je me sentais super bien :-).

J’ai tenté de charmer Grand-Pa, qui n’était pas très à l’aise avec les bébés…

Je crois que j’ai réussi…

Il était mon seul grand-père…

Oma, je l’avais dans la poche ! Elle adorait s’occuper de moi et notamment me donner le biberon.

Tata Sophie, elle aussi, je l’ai apprivoisée d’office. Elle adore les enfants <3.

L’après-midi, nous sommes allés chez une dame que je ne connaissais pas, avec Papa, Maman, Oma et Grand-Pa. Maman m’expliqua que Françoise était la femme du parrain de son frère, Pascal. Philippe, était parti beaucoup trop tôt… Nous sommes allés sur la terrasse, les grands ont pris le goûter. Françoise m’a fait un chouette cadeau : un canard pour le bain. Je commençais à jouer avec, il était prenant, mais en même temps terriblement frustrant ! Le canard se trouvait dans une sphère en plastique transparente. Du coup, je ne pouvais pas l’attraper pour le mastiquer ! Et la sphère était trop grande pour rentrer dans ma bouche. Je cherchais la solution… Je tenais la boule avec les mains et les pieds en même temps et la faisait tourner. Mais le canard à l’intérieur se remettait toujours à l’horizontal ! Incompréhensible… Bref, ce jeu finit par me fatiguer et je m’endormis, bercé par leurs conversations, auxquelles je ne comprenais pas grand chose.

Dimanche 24 juin

Nous sommes repartis de Blanzat. Papa n’avait que le week-end… Mais avant le départ, on a immortalisé notre venue, à l’ombre des arbres, dans le beau jardin arboré de Oma et Grand-Pa.

Après un petit moment de voiture, nous nous sommes arrêtés rapidement chez un vieux monsieur, très fatigué. C’était Roland, le parrain de Maman. Il ne me connaissait pas et Maman tenait, à tout prix, à nous faire faire connaissance. Roland avait le même âge canonique que mamie Yvonne : 89 ans. Mais il avait l’air beaucoup plus fatigué : le cœur… D’ailleurs, il se fera poser un pacemaker dans la semaine suivant notre visite. Il avait été victime de plusieurs malaises dernièrement : des chutes de tension causées par un cœur trop faible. Mais il était quand même content de nous voir, vraiment ;-). Et Maman et moi super étions heureux que cette rencontre ait pu avoir lieu.

Semaine du 25 juin au 1er juillet

Lundi 25 juin

Aujourd’hui, Maman m’a amené à un de ses cours. La semaine dernière, déjà, j’étais venue, avec elle, chez Alexandre. Il faisait très chaud, j’avais râlé pendant toute la séance. J’étais mal, attaché dans le transat, j’avais terriblement chaud. Cette fois-ci, elle n’avait pas pris le transat, mais le tapis d’éveil. J’y passais un petit moment, à côté de Maman et de Mathilde qui essayaient de travailler, tout en me surveillant du coin de l’oeil. Mais j’en eus vite marre, car la faim commença à se faire sentir et à m’énerver. La maman de Mathilde essaya de me donner le biberon, dans le salon, pour laisser les « filles » travailler. 

Mais j’étais trop distrait pour me concentrer sur le biberon… Leur petite chienne, Dakota, aboyait dans la pièce à côté. Je l’avais vue en arrivant et j’avais trop envie de la toucher et de jouer avec elle ! C’était réciproque, apparement :-). Mais ses maîtres n’étaient pas du même avis… Et puis je ne connaissais pas du tout la pièce. Tout m’attirait. Le papier peint, les rideaux, le lustre au plafond… Des odeurs, des couleurs, des bruits qui m’étaient inconnus… La faim passa au second plan, face à toutes ces nouveautés.

Sur le chemin du retour, Maman me raconta que Mathilde avait été suivie par le gynécologue à la tignasse et aux dents blanches, lorsqu’elle était dans le ventre de sa maman, exactement comme moi ! Et maintenant, c’était lui qui regardait si son ventre allait bien, pour s’assurer qu’un jour elle pourrait avoir un bébé, elle aussi !

Mardi 26 juin

Gros fou-rires et câlins chez Nanou ! Je les aimais tellement Nanou et Maëlys et elles me le rendaient bien <3 <3

Mercredi 27 juin

Un peu de nounou, pour que Maman puisse aller en cours et retrouver sa Kolina chérie qu’elle n’avait pas vue depuis deux semaines. Belle balade à la plage pour toutes les deux :-).

Jeudi 28 juin

Ce matin, c’était la dernière fois que Maman allait chez le kiné de Rivesaltes. Cette fois encore, je l’accompagnais. Une page se tournait, elle était en paix avec la césarienne… Son ventre était presque comme avant que j’existe. La peau était juste encore un peu détendue au dessus de la cicatrice, mais elle irait de mieux en mieux au fil des semaines… Elle avait repris des abdos, grâce à ses exercices hebdomadaires chez le kiné, après le massage de la cicatrice. Comme je vous l’avais déjà expliqué précédemment, pour Maman, la rééducation du périnée ne fut pas sa priorité. Elle n’en eut pas besoin, étant donné que je ne le lui avais pas abîmé et qu’elle l’avait vite remusclé grâce à l’équitation ! Du coup, elle avait préféré s’occuper de ce qui lui posait problème, à elle, en particulier, à savoir les suites de la césarienne.

Ensuite, on a passé toute le journée ensemble, juste tous les deux, jusqu’au retour de Papa. Elle avait le temps de jouer avec moi, de me câliner. On était juste heureux.:-) Elle alla ensuite voir son Dudu d’amour qu’elle n’avait pas vu depuis 15 jours, lui non plus.

Vendredi 29 juin

Belle journée aussi. Après un petit tour chez mon parrain pour le dos de Maman, nous avons passé petit moment sympa à la maison, au calme, tous les deux.

Puis, en fin d’après-midi, Maman m’a amené aux écuries de Kolina. Papa est alors arrivé pour me récupérer en sortant du travail. J’étais encore dans la voiture : comme il faisait très chaud, Maman me gardait au frais avec la clim. En fait, ce soir là, elle devait faire un transport : amener, dans son van, le cheval d’une amie de l’écurie de Kolina vers une autre écurie.

Ces jours-ci, j’ai découvert que je pouvais faire plein de bruits nouveaux avec ma bouche, ma langue, ma gorge. Lorsque je respirais très vite et en aspirant l’air, c’était trop rigolo ! Maman me disait : « Mais tu fais le petit chien ! » On aurais dit que j’étais essoufflé, mais c’était pour rire ;-). J’adorais la sensation que ça me procurait ! Et je le faisais pour m’exprimer, pour dire que j’étais content, par exemple :-).

J’ai découvert un autre bruit qui me plaisait : faire claquer ma langue dans la bouche. Maman était super contente. Elle s’exclamait :  «  C’est comme ça qu’on fait avancer les chevaux ! Tu es un futur chuchoteur à l’oreille des chevaux, mon petit Angelo ! »

Cette semaine, j’ai davantage profité de Maman. Elle était presque en vacances, le bac étant terminé et le brevet en cours… Je la sentais détendue, enfin 🙂 Nous avons passé de longs et bons moments tous les deux. Je suis aussi allé un peu chez Nanou pour que Maman se rende à ses derniers cours et puisse profiter de son Duende et de sa Kolina <3 <3.

Samedi 30 juin

Ce matin, on a arrosé le jardin avec Maman, surtout les fraisiers et framboisiers qui produisent abondamment tous les jours depuis un mois. J’adorais tenir le tuyau jaune et voir l’eau en sortir. J’ai dû être pompier dans une autre vie !

L’après-midi, on est allé voir Mamie, comme tous les samedis ! Elle adorait me prendre dans ses bras… Malgré mon poids conséquent ! J’étais son petit angelot, un point c’est tout <3.

Dimanche 1er juillet

La routine, mais également tout un tas ! de nouveautés aujourd’hui. Commençons par la routine. Bonne tétée-câlin au réveil avec Maman.

Plein de nouveautés aujourd’hui. Ce matin, on est retourné à la mer, en poussette, tous les trois.

Mais cette fois-ci, Maman et Papa m’ont amené au bord de l’eau ! Maman m’a sorti de la poussette et m’a mis les pieds dans l’eau ! « Au secours ! Ça faisait un bruit infernal ! » C’était comme l’étang devant la maison, mais en beaucoup, beaucoup plus grand. C’était la mer ! Il y avait des vagues… Ce qui m’était totalement inconnu. Elles faisaient bouger l’eau et provoquaient ce bruit qui faisait mal aux oreilles, mais aussi très peur au petit gars que j’étais. Et l’eau était si froide, par rapport à l’eau du bain ! Face à tant de stimulations terriblement intenses et anxiogènes, ce fut plus fort que moi, je me mis à pleurer à chaudes larmes!

Maman comprit tout de suite. Elle me serra fort dans les bras et me fit plein de bisous, pour que je me rassure et me calme. Quand j’eus repris mes esprits et retrouvé mon sourire, ce fut au tour de Papa de tenter de me faire apprivoiser le monstre aquatique. Il rentra dans l’eau, mais me garda dans ses bras, bien haut, bien loin des vagues si bruyantes et effrayantes ! Il marcha jusqu’au croisement entre deux courants, un endroit où les vagues se contraient les unes les autres. L’eau était plus calme, j’étais rassuré… Papa me parla de la mer. Il me raconta qu’il adorait cet élément, qu’il avait appris à faire du bateau avec son papa, quand il était petit. Il ajouta que, si j’étais d’accord, lui aussi m’apprendrait à en faire, dans quelques temps… Je l’écoutais, on était bien, malgré toute cette eau partout. Un jour, je l’apprivoiserai !

De retour à la maison, en cette après-midi ensoleillée, Papa et Maman me baignèrent dans une grande baignoire, dehors. Ils l’avaient mise au soleil, le matin, et l’eau était aussi chaude que celle de mon bain habituel. J’étais bien. Comme dans le bain, mais en mieux. J’avais plus de place, je pouvais gigoter des jambes, c’était top. Maman me tenait pour ne pas que je glisse ! Le paysage était beaucoup plus varié et agréable que dans la salle de bain. Il y avait les bacs de plantes de Maman: framboisiers, fraisiers, figuier, caroubiers, avocatiers, etc. Et surtout l’étang, à perte de vue, et, tout au bout, le grand Canigou !

Après, on a fait plein de photos avec Maman, sur la terrasse <3.

Le soir, Maman me fit goûter un nouveau truc, à la cuillère. Une purée de légumes, des « courgettes » me dit-elle. Ça me changea du bibi et du sein ! Et jouer avec la cuillère jaune, toute ronde, c’était presque plus rigolo que de sucer ce qu’il y avait dedans ! Je ne savais pas encore mastiquer et avaler comme un grand, alors je suçais la cuillère comme une tétine. (voir texte :« Mon expérience de l’allaitement Partie II : tire-allaitement et diversification (6-12 mois) »)

Semaine du 2 au 8 juillet

Lundi 2 juillet 

Aujourd’hui, Maman m’a laissé chez nounou, car elle voulait voir Kolina le matin et devait travailler un peu l’après-midi. Le matin, elle avait rendez-vous avec Lou, la fille de Clarisse (Vous vous souvenez ? La magnétiseuse qu’était allée voir Maman?). Lou cherchait un autre contact avec les chevaux que celui que proposait les centre équestres. Maman lui fit expérimenter une relation prenant en compte l’individualité ainsi que les émotions, à la fois de l’humain que du cheval en interaction. Elles ont fait du travail en liberté dans le manège, au frais, à l’ombre. Comme toujours, Kolina a été un super maître, aussi exigent que généreux.

Mercredi 4 juillet

Aujourd’hui, je suis retourné chez nounou le matin car Maman voulait voir son Duende. Elle fit une très belle balade à la plage avec lui et parvint à le faire rentrer dans l’eau, ce qui avait été impossible l’été précédent. En fait, Maman baignait les chevaux dans un cours d’eau arrivant vers la mer, dont les abords étaient stables et où l’absence de vagues rassurait les chevaux. Ils étaient comme moi ! Le mouvement et le bruit des vagues les épouvantaient ! Les chevaux n’étaient pas des créatures marines…

L’après-midi, nous sommes partis avec Maman voir une dame que Maman aimait beaucoup et qui était très malade. C’était la deuxième fois que Maman lui rendait visite avec moi. A la différence d’aujourd’hui, la première fois, j’étais encore dans son ventre ! Véronique m’avait offert mon premier doudou, le lapin bleu, aux oreilles si douce, qui faisait de la musique pour m’endormir… <3 Véronique était la maman d’Elise, une ancienne élève de Maman. Sa maladie la faisait mourir à petit feu. Je sentais comme Maman était peinée de la voir si faible physiquement, mais pourtant si forte psychologiquement… Elle ne tenait pas debout, mais le bonheur de nous voir irradiait quand même de tout son être. Elle avait toujours témoigné une grande amitié à Maman, qui le lui rendait comme elle le pouvait, en fonction de ses disponibilités. 

Maman n’avait que très peu répondu aux demandes de bon nombre de ses ami(e)s de leur rendre visite ou de les recevoir à la maison. La fatigue et le manque de temps, ainsi que mes nombreuses siestes dans la journée, lui rendait pénible des obligations de ce type. Elle refusait poliment, expliquant ses raisons et repoussant à plus tard les présentations. Lorsqu’elle serait moins fatiguée, qu’elle aurait davantage de temps, et que je dormirai un peu moins !

Mais elle avait tenu à ce que les personnes âgées ou malades, elles, soient prioritaires et que je leur apporte, le plus vite possible, ma joie, ma jeunesse, mon énergie, mon sourire. C’était la raison pour laquelle on allait voir mamie Yvonne chaque samedi, ainsi que Oma et Grand-Pa à chaque vacances. Elle m’avait fait rencontré Roland, son parrain, Françoise, la veuve du parrain de Pascal, mais aussi Marie-Josée, la grand-mère de deux élèves de Maman… Sans oublier ses oncles et tantes auvergnats, de la même génération de ses parents.

Cette fois-ci, encore, Véronique eut un cadeau pour moi. Un bol en plastique avec une ventouse que l’on peut fixer sur une table, pour éviter qu’il n’atterrisse trop vite par terre ! Elle est vraiment adorable… <3 

Maman craignait que ce soit la dernière fois que nous puissions la voir, et ce fut le cas… Dans les mois qui suivirent, son système immunitaire ne lui permit plus d’avoir des visites. Il fallut garder cette visite comme un moment unique, plein d’amour, d’une valeur toute particulière…

Jeudi 5 juillet

Le matin, grand avancement dans les projets littéraires de Maman. Le BAT (bon à tirer) du tome II de ses « Conversations entre Maylen’ et Kaolin » » fut validé par son éditeur ! L’impression allait démarrer, elle aurait bientôt de vrais exemplaires, papier, dans les mains. A chaque ouvrage, c’était pour elle un peu comme un naissance. Des mois de préparation, puis, la consécration : l’ouvrage terminé, à feuilleter, à partager…

En début d’après-midi, on a retrouvé ma marraine, Grazie, mon parrain, Jean-Phi, ainsi que le pasteur, Robert, dans le temple, où on s’était déjà rendu plus de deux mois plus tôt, avec Grazie, Oma et Grand-Pa. Ils ont discuté, tous ensemble, dans une petite salle plein de livres ; de moi, de là d’où je viens, de leur rôle dans ma vie… Maman a expliqué pourquoi elle voulait un baptême ou une « présentation ». D’abord pour faire plaisir à mes deux grands-mères, toutes deux chrétiennes et pratiquantes. Ensuite, pour qu’il y ait une cérémonie religieuse en mon honneur. Mais également pour que j’aie, officiellement, un parrain et une marraine ! Et, pour finir, pour réunir nos deux familles en une fête commune, dont je serais le point commun, le trait d’union, la star !

Elle expliqua aussi comment elle avait retrouvé le lien avec l’au delà grâce aux chevaux (voir texte : « Kolina, mon interface vers l’autre monde »). Très belle ambiance entre eux quatre. Mais, au bout d’un moment, j’étais fatigué et je râlais beaucoup. Maman me prit dans ses bras pour que j’assiste de plus prêt à ce qui se tramait, à mon sujet ! Je finis par m’endormir, dans les bras de Maman <3.

Le soir, Maman donna rendez-vous à Jean-Philippe à son terrain, pour lui parler des projets qu’elle envisageait y faire… Les premières ébauches de son projet de futur « Bar à Cavall’ » … (voir tome I des « Conversations entre Maylen’ et Kaolin » »). Haha !

Vendredi 6 juillet

J’ai passé ma journée avec Maman, c’était super chouette. J’étais bien sage sur mon transat pendant qu’elle travaillait à son bureau.

Pour m’occuper, elle me donnait des bâtonnets de glace. J’adorais ! Ça me faisait du bien aux gencives qui me travaillaient depuis déjà plusieurs semaines…

Parfois je faisais le pitre pour la faire rire !

Depuis le début de la semaine, on a bien avancé dans ma diversification alimentaire (voir texte : « Mon expérience de l’allaitement Partie II : tire-allaitement et diversification (6-12 mois) »). Le matin, Maman me donnait du sucré, comme son lait : des fruits cuits. Au goûter, pareil. A midi et le soir, c’était moins sucré : Maman appelait ça des légumes, c’était varié en goûts.

A midi, nous sommes allés voir Laure, la sage-femme, que je connaissais bien maintenant. Maman lui raconta, fièrement, comment nous avions surmonté la « crise du sein », grâce à son aide. Cette fois, elle lui demanda plus précisément comment s’y prendre pour ma diversification. Quels aliments me donner, à quel rythme ? Quels étaient ceux qu’il était préférable de me donner plus tard, dans quelques mois ? Ce n’était pas inné ! Elle avait besoin des conseils de personnes expérimentées. Elle voulait faire au mieux pour que je sois en bonne santé toute ma vie ! C’était ça une maman <3. Elle ne laissait aucune place au doute, ni à l’à peu près.

Maman demanda aussi à Laure comment faire pour monter en altitude avec moi, en voiture. Le lendemain, elle prévoyait d’aller chez son amie Noémie, à Saillagouse, à 1200 m d’altitude !

Ce soir, nous étions de nouveau que tous les deux, parce que Papa était parti passer le week-end chez sa fille, ma « grande soeur ». Comme il avait pris son après-midi, on le l’a pas vu partir… Je m’éclatais aussi sur mon tapis d’éveil à la maison :-).

Samedi 7 juillet

Laure nous avait dit qu’il fallait que je déglutisse au cours de la montée, afin que mes oreilles se débouchent. Elle nous avait aussi expliqué que les bébés n’avaient pas tous la même sensibilité au changement d’altitude. Certains ne disaient rien, d’autres se mettaient à pleurer, car ils étaient gênés. Du coup, Maman s’arrêta deux fois pour me faire boire de l’eau et me remettre la suçu.

Mais avant d’arriver, j’ai commencé à en avoir marre d’être assis dans mon siège. J’avais fait un gros caca et j’avais faim. Maman s’arrêta de nouveau pour répondre à mes besoins aussi primaires qu’impromptus.

Maman et Noémie ont beaucoup travaillé cette après-midi. Maman lui avait demandé de modifier son site internet, afin d’y ajouter une partie « blog », dans laquelle elle pourrait mettre des textes, des photos, des vidéos sur différents thèmes qui lui tenaient à cœur. Notamment l’enseignement, les chevaux et la maternité :-). 

Il faisait chaud, mais moins qu’à la maison, en plaine. Je m’amusais à faire un nouveau bruit : j’aspirais de l’air ! « On dirait que tu as très peur ! », me dit Maman, sauf que moi, ça me faisait beaucoup rire…

Chez Noémie, il y avait une chienne, Iska, que j’avais trop envie de toucher et d’attraper, comme Yuki ! Elle était noire et blanche, très tonique comme moi, mais en réalité douce et énergique à la fois ! Dès que je la voyais et que Maman me mettait par terre à côté d’elle, je commençais à danser, trop heureux de cette compagnie poilue ! 

On a passé la nuit là-haut. Comme mon parc était trop grand pour passer la porte de la maison, Maman n’avait pas pu l’amener. Du coup, pour me faire dormir, elle me confectionna un petit coin, juste pour moi, douillet et sécurisé. Elle me fit une sorte de parc carré, avec son sac de voyage, les fauteuils et le canapé de Noémie et le coussin d’allaitement.

Au petit matin, j’ai tété, mais pas aussi bien qu’à la maison. Déjà au goûté, la veille, ça avait été compliqué. J’avais faim, mais je n’étais pas dans mon contexte normal. Je pleurais, Maman s’énervait. Nous n’y arrivions pas bien… (voir texte : « Mon expérience de l’allaitement Partie II : tire-allaitement et diversification (6-12 mois) »). C’était de moins en moins simple de téter pour moi, désormais… Je crois que je devenais trop grand pour ça…

Dimanche 8 juillet

Maman et Noémie ont continué à travailler toute la journée. Puis nous sommes rentrés, retrouver Papa qui était lui aussi revenu d’Annecy. Il nous dit qu’il avait été très heureux de retrouver sa fille chérie, mais que nous lui avions manqué, beaucoup, tous les deux, Maman et moi. 

Ce ne devait pas être facile pour lui. Il aimait ses deux enfants énormément. C’était un super Papa. Il aimait Maman aussi, ça se voyait tous les jours. Mais comme sa fille n’aimait pas du tout Maman, il y avait comme un fossé entre tous ses amours… Il devait se partager, tout en parvenant à garder un unité en lui, malgré cette scission actuelle et passée. Mais Maman avait foi en moi… Pour elle, j’étais un messager de paix, un messager réunificateur. Je savais qu’elle a raison. D’ailleurs, la première (et seule) fois (pour le moment) que ma sœur m’avait vu, j’ai senti qu’elle m’aimait et qu’elle avait été épatée par ce qu’avaient fait son père et ma maman. Ma force, ma présence, ma beauté, mon charisme, tout ce positif qui émanait de moi lui prouvait que Maman et Papa étaient légitimement ensemble. Ce qui existait entre eux, c’était de l’amour, rien de moins. Et moi, j’étais son frère, rien de moins non plus.

Semaine du 9 au 15 juillet 2018

Lundi 9 juillet

Journée avec Maman, toujours en vacances ! Le top :-). Elle m’a appris un nouveau jeu : L’AVION ! J’adorais. Elle se couchait sur le dos, sur le canapé, et mettait ses pieds au niveau de mes hanches, en me tenant par les épaules avec ses mains, bras tendus. Et ZOU !!! Je volais au dessus du canapé. J’adorais ! J’adorais ! J’adorais ! Et je rigolais comme un fou ! Du coup, Maman éclatait de rire aussi. C’était un chouette moment à nous deux. 

Sinon, au programme de la journée, rendez-vous au cabinet de parrain pour une séance de kiné pour Maman, puis rangements à la maison.

A quatre heures, j’ai goûté un fruit cru et non mixé : de la pêche super mûre en morceaux. J’ai adoré. C’était très juteux et sucré. J’aspirais comme un téton, c’était encore plus sucré que le lait de Maman !

Quand Papa rentra du travail, on est parti tout les trois pour Leroy Merlin. Maman avait besoin de piquets pour son terrain. Seule avec moi, elle ne pouvait pas y aller. Il faisait trop chaud pour me laisser dans la voiture, même en faisant tourner la clim. Et puis, elle n’osait pas laisser les clés sur le contact, tout en faisant autre chose qui captait toute son attention…

Papa se colla donc à la découpe des piquets. Il s’agissait de piquets de 6 mètres à couper en 3 fois 1,8 mètres + 60 cm. Mais le bruit de ces cylindres métalliques, qui vrombissaient et vibraient dans un bruit insupportable, en tombant l’un sur l’autre au sol, m’était insupportable et me terrifiait ! Je me mis à pleurer d’épouvante et de terreur ! Alors Maman me sortit au plus vite de la voiture et me balada dans toute la cour des matériaux. Elle me montra les dalles, les portails, les rigoles… Tout ce qui était fait pour aménager l’extérieur des maisons. Elle posa mes pieds sur plein de dalles différentes : lisses, rugueuses, à galets… J’adorai tester ces sensations différentes. Ça me changea les idées et me permit d’oublier le bruit infernal du travail de Papa.

Mardi 10 juillet

Ce matin, Maman m’amena  chez « Bucckaro », un magasin qui vendait plein de matériel pour les chevaux. Ça sentait le cuir, le foin… C’était l’univers de Maman. Le Monsieur, Thierry, était très gentil. Maman lui proposa de déposer des exemplaires de son livre de nouvelles, le tome I des « Conversations entre Maylen’ et Kaolin’ ». Il fut ok et Maman super contente :-).

L’après-midi, je suis allée un peu chez Nanou. Maman avait des cours où elle ne pouvait pas m’amener.

Mercredi 11 juillet

Le matin, Maman m’amena avec elle pour faire des papiers pour les assurances. L’agence était tenue par deux mères d’élèves, Myriam et Marie-ange, qui avaient ouvert leur propre agence à Saint-Laurent. Marie-ange n’était pas là. Myriam fut très heureuse de me revoir ! Maman m’avait déjà amené les voir une ou deux fois ces derniers mois, toujours pour des papiers d’assurances.

C’était Myriam qui nous avait prêté le couffin ! Aujourd’hui, Maman le lui ramena enfin. J’avais dormi quatre mois dans ce couffin, où avaient dormi, des années auparavant, ses deux enfants, Quentin et Mathilde, deux élèves de Maman. 

Ce soir, je fêterai mes 6 mois…

Compétences

Posté le

17 juin 2019

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