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MON EXPERIENCE DE L’ALLAITEMENT PARTIE II : tire-allaitement et diversification (6-12 mois)

MON EXPERIENCE DE L’ALLAITEMENT

PARTIE II : tire-allaitement et diversification  (de 6 mois à 1 an)

(tire-allaitement, diversification, redonner au lactarium, accident de parcours, lait de jument ?)



I. Le tire-allaitement

Revenons un peu en arrière, aux début du tire-lait

Début juillet. Nous voilà presqu’aux six mois d’Angelo. Il n’a été nourri pour le moment qu’avec du lait maternel, que ce soit en direct, au sein, ou au biberon, le lait ayant été tiré au tire-lait, puis stocké au congélateur. Je concède que ne l’ai pas « allaité », à proprement parlé, pendant six mois, mais ce n’était pas possible pour plusieurs raisons. (Et malgré tout, j’ai suivi les recommandations de l’OMS.)

Je savais, tout d’abord, que je devais retravailler avant ses six mois. Mais je tenais à ce qu’il ne prenne pas de lait industriel. 

La seconde raison, ce sont mes chevaux (avant même la reprise du travail, si je devais faire un récit chronologique). Je suis retournée les voir en sortant de l’hôpital, début février. Je ne pouvais pas encore remonter (cicatrice de césarienne trop douloureuse). Mais je n’étais pas zen, mes visites étant chronométrées. Après une tétée, je me changeais, vite, vite, vite, jetant presque Angelo dans les bras de sa mère de substitution (son papa ou ma maman). Une fois là-bas, je ne pouvais pas me déconnecter de mon téléphone et de mon bébé. S’il avait faim, je devais rentrer au plus vite. C’était difficile. Pour moi et pour ma relation avec Kolina et Duende. J’avais passé tout plusieurs semaines coupé complètement d’eux (maternité et hôpital). Quant aux semaines avant la naissance, lorsque j’y allais, je ne pouvais que difficilement rester debout, je n’étais que l’ombre de moi-même. Maintenant que je pouvais enfin renouer le lien, que j’étais physiquement plus apte, et seule, j’avais ces menottes mentales, et affectives aussi… J’étais la maman d’Angelo avant d’être celle de mes chevaux. C’était normal, mais ce n’était pas possible. Je ne me sentais plus moi-même, coupée à ce point de mes autres amours. J’avais besoin de me reconnecter à eux et, à travers eux, à la nature, au grand-air, à la terre, aux éléments. Bref : à ma vie d’avant. J’en avais besoin pour retrouver un équilibre et être une maman épanouie et zen.

Alors, avant la reprise du travail, alors que le papa était absent pour raison professionnelles pendant un mois, et que ma maman vint deux fois une semaine m’aider, je commençais à utiliser avec bonheur le tire-lait. Au début, je tirais pour vider mes seins avant de partir voir les chevaux (afin qu’ils soient moins tendus et douloureux) et faire du stock pour que ma maman puisse nourrir Titounet avant mon retour, si besoin. 

Nous avions, malgré nous, expérimenté le tire-lait à l’hôpital (mais c’est une autre histoire) et nous savions qu’Angelo buvait parfaitement dans un biberon, sans repousser le sein pour autant. C’est là un des problèmes soulevé par les pro-allaitement au sein exclusif. Au biberon, ça coule plus vite et ça rend le bébé paresseux, il ne veux alors souvent plus téter au sein. Angelo nous a montré, une fois de plus, à quel point il s’adaptait parfaitement aux exigences extérieures !

Je pus ainsi aller voir mes chevaux et prendre mon temps, oubliant, quelques instants, le nouveau rôle principal de ma vie… Sept semaines après la naissance, début mars, je remontais Kolina. Je me fichais des recommandations, des problèmes de périnée et autre. Avant cette date, j’avais peur que la cicatrice ne soit pas assez solide et qu’en qu’en cas de coup de rein à donner (si le cheval faisait un écart par exemple), cela ne tire trop sur les tissus encore fragiles. Mais le 4 mars, je suis remontée officiellement à cheval, 18 semaines exactement après la dernière balade (le 29 octobre).

Voilà donc pourquoi et comment le tire-lait s’est imposé dans nos vies. 

Nous avons essayé de ne donner le biberon que lorsque je n’étais pas là. Mais, parfois, on lui donnait aussi lorsque j’étais à la maison et que je n’étais pas disponible, afin de me soulager un peu. Encore une fois, pour être une bonne maman, je devais accepter de penser à moi aussi, de ne pas m’oublier. 

Car malgré tout, j’étais dévouée corps et âme, jour et nuit, à mon petit bonhomme. Surtout la nuit ! Afin de ne pas faire baisser la lactation, le papa n’a jamais donné de biberon la nuit, ce qui aurait pu me permettre de dormir un peu plus ! Je tenais à assurer, toutes les nuits, la mission que je m’étais fixée ! La nuit, allaiter était plus simple pour tous que de tirer mon lait ! Imaginez si je devais me lever, tirer mon lait, pendant que le papa donnait un biberon ! Que de fatigue et de dérangements inutiles ! 

La nuit, c’était moi à 100%, Angelo le savait. Mais, il n’en abusait pas. Je m’installais dans sa chambre (dans le lit en 90, prévu à cet effet), il tétait 30 minutes environ, lové entre le coussin d’allaitement et mon ventre. Je m’endormais à moitié, bien calée dans les coussins. J’attendais alors encore environ 30 minutes de plus, qu’il soit profondément endormi, puis je le remettais délicatement dans son lit (ou plutôt dans son couffin, bien calé dans son lit de bébé à barreaux). Il ne se réveillait pas. Je retrouvais alors le lit conjugal et me rendormais souvent très rapidement, grâce aux vertus apaisantes de l’ocytocine (hormone produite par la mère lors de l’allaitement).

Le début de la garde par la « nounou »

Evidemment, pour commencer à retravailler, il fallait qu’Angelo soit gardé par une personne qui pourrait jouer le rôle de seconde maman. Il était important pour moi que mon Titou soit gardé par une seule et même personne, en laquelle j’aurais une confiance totale et qui prendrait le relais à la fois affectif, mais aussi alimentaire et comportemental, suivant mes valeurs et mes souhaits. 

Le destin mit sur ma route une jeune femme formidable. J’avais commencé mes recherches très tôt (à quatre mois de grossesse). Nous nous sommes vues plusieurs fois pendant ma grossesse, puis lorsqu’Angelo était encore tout petit. J’ai tenu à ce qu’elle lui donne le biberon chez nous, afin qu’il s’habitue à elle, à sa façon de faire, son odeur, ses gestes, sa voix… Je suis aussi allée avec lui chez elle, avant qu’elle le garde, afin qu’il connaisse sa maison, les odeurs, l’ambiance, etc… 

Nous avons commencé la garde graduellement. Deux heures la première fois, puis trois, pas tous les jours. Cela s’est passé à merveille. Laëticia était la deuxième maman d’Angelo dont je rêvais, aucun doute. Il s’adoptèrent mutuellement, sans le moindre problème, et la fille de Laëticia devint accro à ce joli poupon, qu’elle voyait un peu comme son petit frère. Bref, le bonheur :-).

Laëticia fut tout à fait d’accord pour les biberons de lait congelé. C’était un plus compliqué que le lait en poudre, mais ce n’était pas ingérable non plus. Angelo buvait sans jamais rechigner ses biberons avec elle.

Elle parvint, petit à petit, à augmenter les doses et espacer les repas, au fur et à mesure que la taille de l’estomac du petit loulou grandissait aussi. A part les soucis de régurgitation (voir partie I), tout se passa parfaitement bien.

Trop de biberons tuent le sein ?

Comme je travaillais beaucoup au troisième trimestre (du fait de mon métier), Angelo passa plusieurs journées complètes par semaine chez sa « nounou ». Le soir, c’était souvent le papa qui donnait le biberon avant mon retour. Du coup, pendant plusieurs semaines, Angelo eut le sein surtout la nuit et le matin, parfois à midi et parfois le soir, lorsqu’il se réveillait à mon retour, avant de se rendormir pour de bon. 

Il s’habitua de plus en plus à avoir le biberon le jour et le sein la nuit. Cela peut en partie expliquer la « grève du sein » qu’il fit fin mai-début juin (voir partie I). Pour lui, téter en journée ne faisait pas partie des rituels, des « tableaux » usuels et il était perdu lorsque je le prenais au sein en plein jour. Parfois il acceptait, parfois il refusait. 

Un autre facteur qui favorisa la grève du sein fut son habitude à avoir de gros biberons (250 ml vers 5 mois). Mon sein gauche ne produisait plus beaucoup depuis des mois. Angelo ne le voulait plus du tout. Ce qui ne favorisait pas la reprise de sa production ! Et mon sein droit n’était pas capable de fournir 250 ml à n’importe quel moment de la journée. Du coup, parfois, lorsque je mettais Angelo au sein, il buvait, puis constatant que le sein était vide, il hurlait. Je devais faire un biberon. Super ! Stress pour lui et pour moi… D’autres fois, je pensais qu’il tiendrait jusqu’au retour du papa ou jusqu’à ce que je l’amène chez la nounou, je tirais donc mon lait, et hop, il criait famine. J’étais donc obligée, là aussi, de lui faire moi-même un biberon.

C’était donc de plus en plus compliqué de le faire téter en journée…

Après 6 mois : encore une tétée le matin

Après la grève du sein (donc à ses cinq mois), j’ai pensé qu’on allait réussir à refaire des tétées la journée quand je serais davantage présente. Je savais qu’en juillet-août, je serais plus dispo. J’avais alors envie de relancer l’allaitement simple, sans machine.

Mais ce ne fut pas possible. Je me suis littéralement battue plusieurs fois avec Angelo, au goûter notamment, pour qu’il tète « le bon lait frais juste fait pour lui ». Je m’épuisais, lui aussi. Donner le sein à tout prix, rentrer dans un rapport de force avec lui, quel intérêt ??? S’alimenter devait rester pour lui un moment agréable, le moyen d’apaiser la tension provoquée par la faim. L’idéal était qu’il puisse manger dans une atmosphère détendue, afin de bien digérer et de bien dormir ensuite. Et moi je devais reste zen aussi, afin que ma production de lait se poursuive sans heurt. 

En plus du fait de le déstabiliser en lui proposant de téter le jour, un autre problème subsistait : ma production ne s’accordait pas forcément à ses besoins. S’il tétait à midi et au goûter, mon sein n’avait pas le temps de recharger entre les deux. J’ai essayé de ne pas tirer sur le sein droit à midi pour qu’il y en ait assez à 16 heures. Mais cela enlevait une stimulation et diminuait la production totale du sein droit sur 24 heures. Je vous rappelle que c’est la fréquence des stimulations qui conditionne la production totale.

Quel casse tête ! Essayer de revenir au plus naturel devenait totalement artificiel et ultra compliqué…

Début juillet, face à l’échec de l’allaitement dans la journée, je décidais de n’allaiter Angelo que le matin au réveil. J’étais sûre d’avoir du lait après la nuit sans tétée (notre Titounet fait ses nuits depuis début juin, ses 5 mois) et cela lui permettait un réveil en douceur. C’était notre petit moment d’intimité, le seul qu’on conservait tous les jours. 

II. La diversification

Début de diversification alimentaire

Début juillet, je décidais aussi de commencer la diversification. Depuis plusieurs semaines, Angelo avait envie de nous piquer la cuillère ou la fourchette quand il était assis sur nos genoux et que nous mangions. Son sixième mois était bien entamé, j’étais enfin en vacances. Tout était prêt pour commencer !

Je profitais d’un séjour chez mes parents pour récupérer de bonnes courgettes du jardin. J’en fis ses premières purées maison ! 

Première semaine de diversification (2-8 juillet)

Le lundi, je testai la courgette. Il mit la cuillère dans sa bouche sans hésiter. Pas de surprise, il amenait tout ce qui l’intéressait et qu’il pouvait saisir à sa bouche ! Mais il n’avala pas tout de suite. Il bougea les mâchoires (comme lorsque qu’on fait « ma-ma-ma-ma-ma », mais sans son), testant probablement ce nouveau goût. Il « mangea » ainsi l’équivalent de trois petites cuillères.

Idem le lendemain.

Pour le moment, je voulais que la nourriture non lactée vienne de moi. Chez la nounou, cette semaine là, il resta encore au biberon seul.

On recommença vendredi et samedi, j’étais dispo à midi. Même comportement de sa part : pas de grimace, beaucoup d’intérêt, plus de mastication que de déglutition. Un très bon début !

Deuxième semaine de diversification (9-15 juillet)

Le lundi suivant, sur les conseils de ma maman (qui a eu trois enfants et déjà trois petits enfants, avant Angelo), j’essayais des morceaux de chair de pêche crue, légèrement écrasés à la fourchette. Impossible qu’Angelo les saisissent à la main pour les mettre à sa bouche. Il écrabouillait tout ! J’essayais donc de nouveau à la cuillère. Il s’agit d’une cuillère courte, en plastique, exprès pour les tous-petits. J’eus plus de succès qu’avec la courgette, il suçait le jus sucré de la pulpe, comme il tétait un téton ou une tétine. Ça lui plaisait ! Il a mangé une pêche entière en en jours (un peu aidé par Maman !).

La nounou m’avait conseillée de tester le même légume ou fruit au moins deux ou trois jours de suite. En cas d’allergie ou de réaction quelconque, il est ainsi plus simple d’identifier un allergène potentiel.

Ensuite, nous avons fait deux jours de purée de pomme de terre maison. Il se comporta un peu comme avec la purée de courgettes, avalant une partie de ce qu’il enfournait dans sa bouche.

En fin de cette deuxième semaine de diversification, nous sommes passés aux pommes cuites, sans la peau, écrasées ensuite à la fourchette. Il a beaucoup aimé. C’était mou, très juteux et sucré, il en a mangé l’équivalent d’un quartier. 

Troisième semaine de diversification (16-22 juillet)

J’ai fait de la purée de carottes épluchées. Comme j’ai rajouté de l’eau, c’était un peu liquide. Il en avalait mais jouait aussi beaucoup avec, en soufflant et en en mettant partout. 

Il préférait visiblement les vrais morceaux d’où sortait du jus. Cela ressemblait davantage à une tétine ou un téton. D’ailleurs, il n’arrivait à avaler qu’avec la cuillère dans la bouche, aspirant dessus comme sur le biberon. Il ne savait pas encore avaler ce qui est dans sa bouche. Sans cuillère, il recrachait en repoussant avec sa langue. 

En fin de semaine, j’ai sorti un pot de pommes cuites du congélateur, il en mangea ¼ deux fois par jour pendant deux jours.

Dimanche, je décidais de mettre en place mon objectif initial : du sucré le matin et au goûter et du salé à midi et le soir. Il eut donc de la purée de pommes de terre à midi et le soir et de la pulpe d’abricot cru à 16h. Il adora ce nouveau fruit ! Comme son papa ! 

Le matin, il téta au réveil, mais cria famine à peine deux heures après, ce qui nous obligea à faire un biberon à 10h… Le bordel !

4ème semaine de diversification (23-29 juillet) : j’arrête définitivement le sein !

Je pris la décision difficile, mais raisonnable, de ne plus l’allaiter le matin, notamment lorsque j’avais des rendez-vous dans la matinée et ne pouvais pas lui redonner à manger une heure ou deux heures après la tétée. La famine en cours de matinée était devenue fréquente ces derniers temps. Pourquoi ? Ne prenait-il pas assez le matin ? Souvent, il s’endormait au sein, ou alors, distrait, il gigotait comme un beau diable ! La tétée pouvait durer une heure. Il me fallait alors presqu’une heure encore pour tirer le reste du lait. S’il redemandait un biberon après, je ne faisais rien d’autre de la matinée ! 

Encore une fois, je veux bien tout faire pour son bien-être physique et psychologique, mais je refuse d’être stressée, écrasée par une trop lourde charge mentale. Si je n’ai plus une minute pour remplir mes autres obligations, je monte en pression. Et je le stresse en retour !

Du coup, lundi 23 juillet, j’ai tiré mon lait tôt, avant son réveil. J’avais kiné de bonne heure et voulais prendre de la marge pour pouvoir être relax. Au petit déjeuner, il mangea de la pulpe d’abricot crue (l’équivalent de deux abricots, dont un finit dans la serviette !) puis un biberon de 330 ml (dont 30 ml d’eau de Volvic). Il faisait très chaud, Angelo suait souvent, mais ne voulait pas boire d’eau seule, au biberon. Du coup, je diluais un peu le biberon, en rinçant le sachet avec de d’eau minérale. A midi, purée de pommes de terre et rebibi de 330 ml (dont 30 ml d’eau). Goûter : abricots et biberon, dont il laissa la moitié. Soir : purée de pommes de terre, 200 ml de biberon. 

La semaine passa sans aucun souci. Il mangea des portions de plus en plus grandes. Par exemples : une banane entière le matin, un demi pot de courgette le midi, ¾ de pot de pommes cuites au goûter, 1 pêche entière le matin, 5 abricots au goûter, etc.

Le week-end du 29 juillet, ce fut son baptême. Rien de neuf au niveau alimentaire. Il finissait un peu moins ses biberons depuis quelques jours, en buvant plutôt 200ml que 300. Sans doute le fait de manger beaucoup en début de repas lui remplissait bien l’estomac. Pour qu’il s’hydrate assez, je mettais toujours 10 à 20% d’eau minérale dans son biberon. 

5ème semaine de diversification (30 juillet-5 août)

Je commençais à retrouver espoir dans le fait que mon lait seul suffise à le nourrir. Ces dernières semaines, il buvait 4 sachets de 250 ml environ par jour et je n’en produisait que 3. Là, il en buvait plutôt 3 (ou même moins) et je produisais de nouveau entre 3 et 4 ! Je n’avais plus qu’à continuer ainsi !

En cette fin de 5ème semaine de diversification, nous avons en tout déjà testé 4 légumes (courgette, pomme de terre, carotte et chou-rave) et 4 fruits (abricot, pêche, banane et pomme cuite).

6ème semaine de diversification (6-12 août)

J’ai testé la tomate (cuite, sans peau) et le melon (cru), nickel ! Il a adoré, dès les premières cuillères !

Par contre, moi, j’étais totalement épuisée. J’avais l’impression que c’était lié à ma forte production de lait qui avait repris la semaine précédente… Je me sentais vidée, physiquement et moralement. 

Il me semblait que c’était hormonal, cela me rappelait le syndrome pré-menstruel. Du moins ce dont je me souvenais ! Car j’attendais toujours mon retour de couches ! L’allaitement semblait totalement bloquer mes cycles, même au-delà du 6ème mois. Cela prouvait bien à quel point la production de lait avait un impact sur les taux d’hormones… J’aurais aimé comprendre ces mécanismes de façon plus claire… Mais pas évident de trouver des articles sur le sujet. Ils expliquaient le rôle de l’ocytocine et de la prolactine dans la production et l’éjection du lait. Et tout le jeu hormonal qui mettait la maman dans un état de relaxation, de détente et de bien-être, favorisant le retour rapide au sommeil après la tétée. Mais rien sur la fatigue de l’allaitement au long cours…

Samedi, Titou a testé la poire et a adoré !

Résumé de l’été

Je vais vous faire un catalogue rapide de ce qu’il a testé depuis le début de la diversification, donc en deux mois. Au premier septembre, il avait gouté :

– comme fruits : banane, abricot, pêche, pomme, prune, melon, kiwi.

– comme légumes : courgette, carotte, pomme de terre, haricot vert, chou-rave, tomate, poireau.

Merci au cuiseur bébé !

Je ne vous ai pas encore parlé du célèbre « babycook », super pratique pour la diversification. Beaucoup d’avantages par rapport à la cuisine classique. La cuisson se fait à la vapeur, c’est rapide et pas besoin de surveiller par crainte que ça attache. Il suffit de mettre de l’eau au départ, puis plus besoin d’en rajouter en cours de cuisson.

Tout au long de l’été, je l’ai abondamment utilisé : presque chaque jour ou au moins un jour sur deux. Je mixais directement les fruits frais, souvent mélangés (banane, poire, pêche, kiwi, etc). Je gardais deux portions pour la journée et le reste allait au congélateur dans des bocaux en verre (type bocal de confiture). Idem pour les légumes, que je faisais cuire à la vapeur avant (tomate, pomme de terre, courgette, carotte, poireau, haricot vert etc…). Comme ça, au congélateur, j’avais une réserve variée. Il me suffisait de sortir ce dont j’avais besoin la veille pour le lendemain, si je n’avais pas le temps de cuisiner le jour J.

Besoin des conseils d’une diététicienne

Fin août, j’ai appelé une diététicienne (dont j’ai trouvéles coordonnées étaient dans le cabinet de sage-femme). J’avais besoins de conseils dans 2 domaines :

– Mon alimentation.N’étais-je pas carencée à force de tirer 1 litre de lait par jour ? Ma mère et ma belle-soeur qui avaient allaité leurs trois enfants à la demande trouvaient que je tirais trop et que je risquais d’avoir des carences et d’être très fatiguée. La fatigue, cet été, c’est sûr que je l’avais senti beaucoup et souvent… Alors je préfèrais être sûre…

– La suite de la diversification d’Angelo.J’avais besoin de savoir ce que je pouvais lui donner de nouveau dans les prochains mois, tout en continuant l’allaitement (en quantité décroissante). Quels fruits et légumes (déconseillés au tout début) ? Et à quand le reste (protéines, féculents, etc)? A quel rythme effectuer ces nouvelles introductions, pour limiter au maximum le risque d’allergie ? Comment amener le sevrage petit à petit ? Pour vous donner une idée des quantités de lait dont il avait encore besoin : avant la diversification, fin juin, il buvait plus de 4 sachets de 260 ml par jour. Maintenant, fin août, c’était 3, voir 2 et demi. On était donc encore très loin de la notion de sevrage !

Rendez-vous avec Amandine, la diététicienne, lundi 10 septembre :

Elle vint à la maison. 

J’avais, la semaine précédente, fait une prise de sang sur ordonnance de mon médecin pour détecter toute trace de carence. Mais mes résultats étaient nickel, tant pour le fer que pour tout le reste. Pas de carence, malgré ma production journalière de 1 litre et mon régime végétarien. J’étais heureuse et rassurée. Ma fatigue ne venait pas de carences, ma santé n’était pas en danger. Nous avons décortiqué mon alimentation. Mais ce n’est pas le thème de cet article. Je mangeais de façon atypique, mais parfaitement équilibrée. 

Nous avons essentiellement parlé de l’alimentation d’Angelo dans les semaines et mois à venir. En tant que bébé allaité et aux parents présentant des terrain atopiques, je ne pouvais pas me contenter de recommandations standards !

Alors pour le mois à venir, son 9ème mois, deux nouveautés essentielles : l’introduction de féculents sans gluten et le changement de texture. Possibilité, si je le souhaitais, de commencer les protéines animales. Pas d’obligation de peler les fruits et légumes bios.

Pour le mois suivant, le 10ème : introduction de protéines animales, de féculents avec gluten et de bonnes matières grasses

Le reste, c’était après un an, ou même 18 mois.

Récapitulatif de la Diversification Alimentaire d’Angelo:

7ème et 8ème mois (juillet – août 2018)

légumes cuits et mixés (midi et soir)

courgette (pelée)

pomme de terre (pelée)

carotte (pelée)

chou-rave (pelé)

tomate (pelée le premier mois, puis non car bio)

haricots verts

poireau (que le blanc)

fruits crus et pelés pour la plupart (mixés ou écrasés à la fourchette) (matin et goûter)

pêche (morceaux bien murs)

pomme (cuite le premier mois, puis crue aussi )

abricot (pulpe)

banane

melon

poire (crue)

kiwi

prune (cuite non pelée)

mirabelle (cuite non pelée)

9ème mois (septembre 2018)

fruits et légumes moins mixés

(texture moins lisse, il peut mastiquer car ses gencives ont durci)

aubergine

betterave rouge

patate douce

raisins sans pépins

potimarron

féculents sans gluten 

(cuits à l’eau ou dans du lait maternel, sans sucre, sans sel, mélangés aux fruits ou au légumes)

tapioca

riz (bien cuit, écrasé à la fourchette)

polenta (semoule de maïs fine)

maïzena

possibilité de croûton de pain pour les gencives (même si présence de gluten)

épices (pour changer les saveurs)

vanille

cannelle

curry

paprika

cumin

lait

il boit moins de lait à midi et au goûter. Toujours un gros bibi le matin au réveil et le soir au coucher.

10ème mois (octobre 2018)

fruits et légumes moins mixés

brocoli

chou vert

oignons (mélangés à d’autres légumes)

raisins secs réhydratés (bio) (mélangés au yaourt par exemple)

figues sèches réhydratées (bio) mixées

figues sèches à la main tout seul

féculents avec gluten 

(cuits à l’eau ou dans du lait maternel, sans sucre, sans sel, mélangé aux fruits ou au légumes)

pâtes de blé (bien cuites et mixées)

flocons avoine (cuits dans mon lait)

farine de blé (cuits dans mon lait)

semoule de blé (cuite dans mon lait)

pain : quignon surtout pour se faire les mâchoires à la main tout seul 

biscottes : pour se faire les mâchoires à la main tout seul

matière grasse végétale de bonne qualité

huile d’olive 

protéines animales

fromages au lait pasteurisé de brebis ou de chèvre (bio) : à faire fondre dans les légumes ou à donner à la main tout seul(quand le fromage est assez dur pour faire des batonnets : cabecou, istara)

jaune d’oeuf cuit (bien mélangé dans les légumes, car grumeleux)

yaourts de chèvre et de brebis (bio) (entier, demi-écrémé ou à zéro %)

11ème mois (novembre 2018)

fruits et légumes

dattes en petits morceaux (dans yaourt, banane, semoule) (aime bien)

chou-fleur (avec pommes de terre et oignon) (aime bien)

morceaux de carottes cuites, à la main (aime pas trop)

clémentines douces (aime que chez nounou)

féculents

pâtes bien cuites non mixées (avec fromage de chèvre) (aime bien)

bâtonnets de pâte à tarte faite maison (aime bcp, à manger tout seul à la main)

riz au lait avec maïzena et dattes (n’aime pas du tout)

vermicelles cuits à l’eau avec carottes (aime bien)

12ème mois (décembre 2018)

fruits et légumes

poivrons cuits avec pâtes (aime bien)

dattes mixées lisses (aime bien)

féculents

galettes de maïs soufflé (aime bien, à manger tout seul à la main )

Remarques :

10 ème mois:

Au gouter et au dessert, je mélangeais désormais yaourt, féculent (cuit dans mon lait) et fruits (crus ou cuits mixés). Il aimait la texture lisse et le goût frais, moins acide que les fruits purs, consistant grâce aux féculents

Comme il avait de plus en plus envie de manger avec ses mains tout seul, il avait à chaque repas soit un quignon de pain, soit une biscotte, soit une figue sèche, ou de grosses pâtes al dente. 

M’inspirant de vidéos que j’ai vues sur la DME (diversification menée par l’enfant), je lui ai proposé les pommes de terres et autres légumes (pas trop cuits pour rester croquants). J’eus aussi l’idée de faire des crêpes ou de l’omelette fine, à découper en lamelles (qu’au jaune d’oeuf pour le moment, avec farine ou maïzena, lait maternel et/ou eau). 

En fait, Angelo n’eut pas vraiment envie de manger tout ça à la main. La seule chose qui lui plaisait, c’étaient mes petits pains maison que je lui faisais avec la pâte à tarte (pour nos propres tartes). Ingrédients : farine bio semi-complète, huile d’olive, eau, une peu de levure de bière.

11ème mois

Avec l’arrivée des premières dents, fin octobre-début novembre, Angelo mangea moins et devint plus difficile. Les aliments lui faisaient pour la plupart mal aux gencives. Du coup, je suis revenue à des textures très lisses. Au goûter, j’ai séparé yaourt et compote. Et les bouillies, je les ai gardé pour le matin.

III. Donner de nouveau au lactarium

Depuis mon retour de vacances, le 25 août, j’avais décidé de redonner au lactarium. Je produisais en moyenne un sachet de lait de plus par jour que ce que buvait Titou, donc 260 ml, soit 2 flacons du lactarium.

Au 1er septembre, j’en avait rempli une vingtaine. Je n’en faisais pas chaque jour. Comme il fallait stériliser le matériel, c’était contraignant. Du coup, je consacrais une traite tous les deux jours au lactarium. Le mieux, c’était celle du matin, la plus abondante (500 ml en moyenne). Au 20 septembre, j’avais tout rempli, les 52 flacons. Le lactarium passa le 24. J’étais heureuse. Il fallait, d’après ce que j’avais lu quelque part, 7 L pour sauver 1 prématuré. J’aurais au moins sauvé une vie, peut-être plus <3

Je recommençai pour octobre. Au 19 octobre, lors du passage de la collectrice, j’avais rempli de nouveau une vingtaine de flacons de 130 ml.

Lors de la collecte du 21 novembre, j’ai préféré renoncer. Je n’avais rempli qu’une dizaine de flacons. En réalité, depuis fin octobre, Angelo buvait beaucoup de lait. Il eut très mal aux dents, elles ont percés d’ailleurs ! Quatre en deux semaines… Deux en haut, deux en bas ! Angelo avait tellement mal dans la bouche qu’il refusait souvent de manger. Il se rattrapait alors sur le biberon… Je lui fait aussi beaucoup de bouillies avec mon lait (tapioca, maïzena, flocons d’avoine, semoule de blé, de maïs…), ce qui m’a fait piocher dans ma réserve. D’autant, qu’avec le mal aux dents, les bouillies bien douces, au bon goût du lait de Maman, passaient très bien. En tout cas bien mieux que d’autres purées de fruits ou de légumes dont l’acidité devait piquer les plaies de la bouche de notre petit ange.

Je tiens à préciser que depuis mi-octobre environ, certains jours je n’avais pas la possibilité de faire trois tirages de lait par jour. A midi, il m’arrivait de ne pas avoir de pause. Du coup, pas possible de tirer le lait entre le matin et le soir. Ces jours-là, la quantité de lait totale est plus réduite que les jours où je pouvais (et m’astreignais) à mon tirage supplémentaire de mi-journée. Je voulais, au départ, cesser de tirer à midi, à partir de la rentrée de la Toussaint. Mais face à la forte consommation d’Angelo, j’ai repoussé cette échéance à plus tard. Ses un an ?

La collecte de décembre a été annulée à cause des blocages des sorties d’autoroute des gilets jaunes. Du coup, elle a été reportée au7 janvier : j’avais rempli 29 flacons. (et En tout, entre mai 2018 et janvier 2019, j’avais rempli le contenu de 3 cartons de 48 flacons de 130 ml, soit 144 flacons, presque 19 L de lait ! Je suis vraiment extrêmement heureuse que ma production généreuse ait pu nourrir d’autres bébés en plus du mien. Vraiment, c’est un beau cadeau que m’a fait la nature et qu’elle a fait, si l’on peut dire, à une infime part de l’humanité, à la génération qui me survivra…

IV. Deux incidents de parcours

L’allaitement n’est pas un long fleuve tranquille… Il peut être semé de certains embûches. Je ne me plains pas. Mais pendant ce second semestre d’allaitement (désormais au tire-lait exclusif), et plus précisément au cours du mois d’octobre, le dixième mois de lactation, il m’est arrivé de nouveaux désagréments, vite dépassés heureusement.

Du sang dans le lait !

1er octobre 2018 : je tire mon lait comme d’habitude à midi. Ma maman est là pour garder Angelo trois jours, car la nounou est absente. D’un coup, je vois que le lait du flacon, attaché au tire-lait, n’est plus blanc mais rose ! Incrédule, je scrute ce liquide étrange… C’est du sang qui sort en même temps que le lait. Paniquée, j’appelle ma sage femme. Elle me répond par sms quelques minutes plus tard, que ce n’est pas grave, que le lait est quand même propre à la consommation d’Angelo. 

J’avais d’abord peur d’avoir une infection dans le sein qui aurait créé un saignement. En fait, en regardant de plus près, le sang venait d’un des orifices du téton qui était en sang. Peut-être du fait d’un passage de liquide trop longtemps, trop fort, trop souvent… Je n’avais pas mal et un seul « petit trou » du téton était touché. Donc no stress. Mais ça fait quand même bizarre de voir du sang se mêler à l’aliment qu’on destine à son bébé. 

Le sang, ça renvoie tellement souvent à l’accident, à la blessure, à la maladie, voire à la mort… Alors que le sang, c’est aussi un liquide de la vie. Mais, en temps que femme, on pense plus souvent à la mort en voyant du sang. Peut-être à cause des règles, qui sont le signe qu’une nouvelle vie n’a pas commencé… Le corps fait le ménage, déblaye les déchets…

Lors de la traite du soir, c’était passé. L’orifice est resté rouge sang quelques jours, sans doute le temps de cicatriser. Avec le recul, je me suis dit que ça venait du fait que je laissais parfois le tire-lait même quand il n’y avait plus beaucoup de lait qui sortait, au cas où une nouvelle phase d’éjection arriverait. Je dois arrêter ça, ce n’est pas bon. Je tire trop sur la corde. Désormais, dès que ça ne sort plus à grand jet, je vais cesser le tire-lait. Cela réduira en plus le temps de traite, ce qui m’arrange. Car rester branchée trois fois une heure par jour, ça commence à être pesant. 

Cet incident est un signe de mon corps que je dois écouter.

Un engorgement

Dimanche 28 octobre, le matin, mon sein droit est gonflé comme il ne l’a pas été depuis longtemps. Je n’y fais pas plus attention que ça. A midi, je n’ai pas regardé particulièrement mes seins lors de la traite, ni le soir d’ailleurs. Par contre, une fois la traite finie, j’ai remarqué que mon sein droit était toujours dur et avec l’aspect gonflé et grumeleux… Zut ! Je n’avais pas fait une traite correct ! Le soutien-gorge que je mets lors de la traite est un peu grand désormais car mes seins reprennent peu à peu leur taille normale. Je me dis, sur coup, que ça vient sûrement de ça. Mes seins ne sont pas assez comprimés pendant la traite, du coup le lait ne sort pas bien, il ne se vident pas suffisamment… Alors je m’y remets. Mais rien à faire : plus grand chose ne sort, pour ainsi dire plus une goutte ! Même en appuyant fort sur la partie congestionnée… Je suis inquiète…

Mais nous sommes épuisés, alors je me dis que le mieux est de dormir. A minuit, on est réveillé par Angelo (comme toujours ces temps-ci : les dents…). Le sein est encore plus dur. Un tiers du sein est un bloc… Pas douloureux, cependant. Le fait qu’il soit dur et gonflé m’inquiète. Mais l’absence de douleur me rassure. Il ne doit y avoir ni inflammation, ni infection…pour le moment. 

A 4 h, le lundi matin donc, je me réveille. J’ai mal. Sur le côté, vers le bras droit… Je me mets à gamberger… Impossible de me rendormir. Je suis allée voir sur internet. « Mammite », « sein gonflé et dur »… Ils parlent de « mastite ». Terme que je ne connaissais pas. Pour y remédier, tous les sites conseillent de vider, vider, vider le sein touché le plus souvent possible… Du coup, à 4h30 je commence une traite du sain droit ! Youpi !!! Je sort presqu’un flacon complet. Mais le sein est toujours aussi dur et douloureux. Inquiétant. Je me rendors tant bien que mal.

Le matin, j’envoie un sms d’urgence à ma sage-femme, un appel à l’aide. En attendant sa réponse, je retourne sur internet. Un conseil m’avait échappé à 4 h du matin. De nombreux sites conseillent la chaleur pour stimuler le réflexe d’éjection du lait. Bains, douches, compresses chaudes etc… Du coup, je prends une petite serviette de bain, la mouille avec de l’eau bien chaude et la coince sous le soutien-gorge, du côté de l’engorgement, pendant ma traite habituelle du matin (à la table du petit-déj, en donnant à manger à Angelo). La traite se passe bien, beaucoup de lait, bien que j’ai tiré trois heures plus tôt, à peine. Et MIRACLE ! Le sein se dégonfle et devient tout mou ! Internet m’a bien aidé. On y explique que la chaleur stimule la production d’ocytocine, l’hormone d’éjection du lait. En cas d’engorgement, il y a comme un blocage de l’éjection… Merci internet !

J’envoie un sms à ma sage-femme pour lui dire que, miraculeusement, l’engorgement est reparti aussi rapidement qu’il n’était apparu. Elle me félicite. Je lui demande comment éviter que cela ne se reproduise. Elle me dit que c’est dû à la fatigue et qu’il faut que je me repose… Avec les nuits qu’on a en ce moment, évidement qu’on est fatigué. Angelo fait ses dents depuis une semaine. Il se réveille parfois toutes les heures, en pleurs… Il souffre pauvre petit choupinou…

Après cet épisode, les choses sont rentrées dans l’ordre, sans que je change mes habitudes… Le corps humain est un bien grand mystère ! Mais ce qui est clair, c’est que l’allaitement a long court, avec des nuits sans sommeil, c’est difficile pour l’organisme. Là encore, il a tiré la sonnette d’alarme, je dois l’écouter et me reposer dès que possible…

V. Le lait de jument : le plus proche du lait humain

Quelle coïncidence quand même ! Cela me démontre encore une fois à quel point les chevaux et les humains sont proches et liés. 

Si jamais je devais rencontrer à l’avenir une baisse de lait, au moins, je ne me poserai plus la question de savoir quel autre lait que le mien choisir. Ce sera évidemment du lait de jument.

Voilà les arguments pour le donner aux bébés à la place du classique lait de vache maternisé. 

C’est un lait bien plus digeste que le lait de vache. Il convient très bien aux nouveaux-nés et aux prématurés, surtout à ceux allergiques au lait de vache, car il est très différent dans sa composition.

Le lait de jument est une un mélange très stable de substances en solution qui ne coagulent pas (et qui ne forment pas de crème comme le lait de vache). Il contient peu de caséines (0,92 g pour 100 mL contre 2,6 g / 100 mL dans le lait de vache) ce qui lui assure une meilleure digestibilité. Sa faible teneur en protéines (2,1 g / 100 mL) le rend intéressant pour les enfants de moins de 4 ans qui présentent des troubles prolongés du sommeil à cause de leur foie encore immature. 

Contrairement aux ruminants, la jument est mono-gastrique et, lors de la digestion, restitue les acides gras mono- et polyinsaturés contenus dans les fourrages et l’herbe. Les acides gras polyinsaturés se trouvent sous une forme directement assimilable car ils ne sont pas oxydés. De ce fait, le lait de jument contient moins d’acides gras saturés et plus d’acides gras polyinsaturés que le lait de vache. Avec seulement 0,67 g / 100 mL d’acides gras saturés, le lait de jument peut revendiquer l’allégation « Pauvre en graisses saturées » ce qui constitue un avantage sur le plan nutritionnel. En effet, une consommation excessive d’acides gras saturés augmente le risque cardiovasculaire.

Sa bonne digestibilité fait que les ses selles du bébé ne changent pas et restent identiques à celles d’un bébé allaité complètement. 

Sa rareté explique son prix relativement élevé 6,95€ les 500ml…

J’en parle déjà dans mon roman «LOÏS, clone, neurobiologiste, biandre » ! Le lait de jument est un projet pour nourrir les fœtus issus des « puppycocoons », des utérus artificiels… 

Cela me rappelle aussi un projet d’étude réalisé en BTSA : un ferme laitière de juments. Elever des juments pour leur lait, et exploiter ensuite ce dernier soit pour l’alimentation des bébés, soit pour faire des produits cosmétiques (laits hydratants, savons…).

Je pourrais aussi introduire ce thème dans la suite de mes nouvelles, « Conversations entre Maylen’ et Kaolin’ », le tome III ! A petite échelle, une jument qui aurait eu un petit, pourrait être d’accord pour partager son lait avec de petits humains… A suivre…

Conclusion

Petit bilan de ce deuxième semestre d’allaitement. 

Malgré quelques embûches, sans gravité, le nouvel objectif a été atteint 🙂 Angelo n’a reçu, jusqu’à ses 1 an, que du lait maternel ! Et il a pu, en plus, le partager avec d’autres petits, moins chanceux que lui. Je suis fière et reconnaissante d’avoir réussi cette nouvelle étape.

Quelle sera la suivante ? Un sevrage progressif ? Je pensais qu’à un an, il ne boirait presque plus de lait, mais il a besoin d’un demi-litre encore quotidiennement ! Du coup, ce sera pour dans quelques mois… Vais-je continuer à l’allaiter au lait maternel exclusif ou serais-je obligée de passer en allaitement mixte, avec du lait de jument ? La suite dans le prochain épisode…

Compétences

Posté le

2 janvier 2019

4 Commentaires

  1. Camille L

    Bonjour et merci beaucoup pour ce partage d’expérience très instructif, intéressant et positif!!
    Je me retrouve dans beaucoup de ce que vous dites, pourtant ma fille n’a que 4 mois (encore allaitée exclusivement…)Je compte procéder de façon similaire pour la diversification… de jolis fruits et légumes de saison, bios 🙂
    Merci encore d’avoir pris du temps pour écrire, alors qu’on en a si peu!

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    • Lisarose Moonpearl

      Merci à vous pour votre gentil commentaire 🙂 J’écris pour avoir des souvenirs pour mon fils, pour nous, pour ses proches, mais également pour témoigner, afin de donner des idées à d’autres mamans, comme vous… Tenez-moi au courant lorsque ce sera le moment ! Comment avez-vous connu mon site? Par l’intermédiaire de ma page FB?

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  2. Mélanie

    Merci pour ce partage très agréable à lire 😊 et bravo vs êtes vraiment une wonderwomaman 😉💪

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    • Lisarose Moonpearl

      Merci beaucoup Mélanie :-), mon enfant me donne des ailes ! The power of love <3

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