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ÊTRE MAMAN SUR LE TARD (après 25 ans)

(écrit le 5 septembre 2018)

La question que l’on peut se poser est : « Vaut-il mieux avoir des enfants, jeune, ou plutôt attendre d’être bien installé dans la vie ? » C’est une question que se posent beaucoup de couples et beaucoup de femmes en particulier.

Moi je ne me suis pas posée la question en ces termes. Jeune, je n’étais pas prête et je n’avais pas le bon papa.

A 20 ans : 

J’étais étudiante. Je ne savais pas exactement ce que serait ma vie professionnelle et ma vie tout court. Donc impossible même d’envisager de m’embarquer dans une telle aventure !

A 25 ans :

Je finissais mes études et commençais à gagner ma vie. C’était la galère. Je m’épuisais au travail pour un salaire de misère. J’acquis mon premier bébé : mon premier cheval, Maestoso. Je travaillais pour payer sa pension. Je n’avais pas de compagnon avec lequel avoir envie d’avoir un enfant.

A 30 ans :

J’étais amoureuse d’un homme avec lequel, pour la première fois, j’avais très envie d’avoir un enfant. Mais ce n’était pas réciproque. Au niveau professionnel, j’avais acquis une stabilité et un niveau de vie correct. Je venais de perdre mon deuxième bébé : Querida… J’en adoptais un troisième : Kolina. Un coup de foudre, mais pas une jument de remplacement. J’étais très prise par les chevaux, les émotions qu’ils suscitaient en moi, l’écriture à leur sujet… Affectivement, par ailleurs, c’était compliqué. Mon conjoint n’était toujours pas d’accord… Je ne pensais qu’aux chevaux. 

A 35 ans :

J’ai fait l’acquisition d’un second cheval, un bébé. Un nouveau coup de cœur. Pas pour remplacer un bébé humain que je n’avais pas (comme aimèrent à penser certaines mauvaises langues!). Plutôt pour avoir un cheval depuis le début et être, c’est vrai, en quelque sorte sa maman. Et Duende est en effet un gros bébé peluche d’amour. Dans mon couple, c’était parfois compliqué. Je n’osais pas aborder le sujet. Il y avait des tensions… Je me demandais si je ne devais pas aller voir ailleurs, même… Les évènements ont fait en sorte que mon conjoint a pris conscience qu’il pourrait me perdre. Sa fille était grande et, désormais, partie sous d’autres horizons. On était vraiment tout le temps que tous les deux. Il a alors changé d’avis et accepté mon désir de maternité… Enfin… Il ressentait même un fort désir de paternité ! A 37 ans et demi exactement, je suis enfin enceinte, après deux ans « d’essai ». Depuis 4 mois, j’avais relâché la pression. Je m’étais dit que si je ne vais pas avoir d’enfant, ce serait comme ça, pas plus grave… Ma vie n’était-elle pas déjà excessivement remplie entre les chevaux, l’écriture, mon travail et mon conjoint ?

A 38 ans

Notre petit ange est arrivé…

Je ne m’imaginais pas un tel bonheur. Un bonheur à la fois très narcissique et très généreux. Un bébé vous apporte énormément et vous pompe tout autant !

Mais revenons à ma question !

– avoir des enfants jeune :

C’est commencer sa vie d’adulte comme parent. Les enfants font alors partie intégrante du quotidien dès qu’on a quitté son propre nid familial. Je pense que cela convient à des personnes à l’esprit très porté sur la famille, très « famille » comme on dit. Et/ou ayant vécu en famille que des instants de bonheur…

– avoir des enfants tard :

C’est lorsqu’on a « autre chose » à faire avant, pour de multiples raisons. La raison principale est peut-être que la famille ne passe pas au premier plan, car ce n’est ni la première ni la seule source de bonheur. Et puis, on peut avoir a d’autres intérêts dans la vie. Et même, parfois, on fuit le modèle familial et ses contraintes, lourdes et multiples.

J’avoue que ce fut mon cas. Pendant longtemps, je ne voyais pas comment une famille pouvait apporter du bonheur ! Moi, elle m’opprimait plutôt. Je rêvais de liberté, de temps seule, pour moi. Ce qui n’est pas vraiment ce qu’apportent des enfants ! C’est même tout le contraire. 

Lorsqu’on attend avant d’avoir des enfants, on a le temps de vivre « sa vie » pleinement, avant (ou, du moins, croit-on que c’est pleinement). Une femme peut faire des études, s’amuser avec les hommes, voyager, pour elle, ou en amoureux, ou pour son travail…

Moi, j’ai suivi mes passions : les chevaux, la biologie. Puis, j’ai mis du temps à trouver ma voie professionnellement. 

Avoir des enfants tard permet d’atteindre une stabilité de vie, d’avoir accompli des projets, vécu des rêves.

1. On est plus serein, car on est posé, au niveau professionnel, mais aussi immobilier. Moins de stress financier et d’indécision matérielle qu’à 20 ou 25 ans.

2. On est plus mûr aussi, car on a vécu avant. On a du recul sur pas mal de choses. On relativise plus facilement les petits tracas du quotidien. On a envie de partager, avec son ou ses enfants, plein de choses qu’on a vécues.

3. On profite chaque jour de chaque moment, car on les sait précieux. Comme on a fait plein de choses pour soi avant, on ne s’éparpille pas forcément à droite et à gauche, on ne rêve pas à ce qu’on n’a pas encore fait, car on est satisfait d’avoir pu le faire avant. 

On vit dans le présent. Car le passé est proche et plein de belles choses. L’avenir sera rempli d’au moins autant de merveilleuses nouveautés, grâce aux bouleversements en tous genres qu’apportent les enfants. On sait aussi (même si on n’en est qu’à la quarantaine) que le temps est compté. On n’a plus l’impression que la vie est encore infinie. On a appris à profiter du moment présent et chaque étape de son enfant prend une importance énorme. Elle est unique et ne reviendra plus…

1. Sereine

A 38 ans, pour ma part, j’étais sereine. J’avais la même profession depuis plus de 10 ans. Avec mon conjoint, la situation était stable depuis 10 ans et vraiment bien depuis quelques années, déjà. Au niveau immobilier, même si je vis chez mon conjoint, j’avais une maison dans laquelle je pourrais vivre avec un enfant, ce qui n’était pas le cas avant. J’ai accompli plein de choses pour moi : études diverses, chevaux (notamment leur dressage ou plutôt éducation), littérature (divers salons, édition et surtout aboutissement de pas mal d’ouvrages). J’étais prête à accueillir un enfant dans la quiétude.

2. Mûre

Il m’a fallu du temps pour me trouver, même une psychanalyse de deux ans ! Le temps pour que tout s’aligne en moi, que je trouve un équilibre et que cet équilibre se stabilise vraiment. L’âge de la maturité pour moi fut 35 ans. A partir de ce moment là, j’étais prête à endosser le rôle difficile de parent sans en être chamboulée psychologiquement et que cela atteigne et perturbe mon identité.

3. Profiter

Même si je ne veux pas renoncer à mes chevaux et à l’écriture car ils font partie de mon équilibre de vie, je peux désormais les mettre au second plan afin de profiter à fond de chaque instant avec mon enfant et avec son père, aussi. Des instants en famille. Ceux que je n’aimais pas jusqu’à être assez mûre ! Je suis capable de hiérarchiser les choses et faire passer mon enfant au premier rang, sans avoir l’impression de lui sacrifier ma vie. Faire des sacrifices, bien sûr que j’en fais. Mais c’est avec consentement et en me disant que le plus important, désormais, c’est mon enfant. <3

Compétences

Posté le

3 février 2020

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