EPISODE 10 : MON 10ème MOIS
– je pèse 10 kg, je mesure 71 cm de long et ma tête fait 48,5 cm à l’équateur –
Jeudi 11 octobre 2018 au soir, j’ai eu exactement 9 mois
Fin de la semaine du 8 au 14 octobre 2018
Ces jours-ci, Maman réalisa que j’avais passé environ autant de temps dans son ventre que dehors. C’était une grande étape. Elle avait écrit un texte dessus : « Maman pour de vrai ». Il lui avait fallu ce temps, comme d’une seconde grossesse, pour devenir vraiment maman à 100 %. C’est-à-dire pour que je sois réellement sa priorité et que ça la rende à 100% heureuse. Pour qu’elle ne se sente pas frustrée de ne plus faire ce qu’elle faisait avant, mais qu’elle se régale de s’occuper de moi et soit comblée des changements que j’apporte dans sa vie :-).
Vendredi 12 octobre
Maman ne m’amena pas chez Nanou le matin. Elle me prit avec elle, après ma sieste du matin. Nous sommes allés chez Myriam, la mère de deux de ses anciens élèves, qui a monté un cabinet d’assurance. C’est elle qui m’avait prêté le couffin dans lequel j’ai dormi jusqu’à mes 5 mois ! Vous vous souvenez ? Sa collègue, Marie-Ange, dont la fille est aussi une ancienne élève de Maman, avait un petit garçon de quelques mois de plus que moi. Ce n’était pas la première fois que Maman m’amenait les voir. Elles m’adoraient, ça se voyait. Mon charme agissait à fond sur elles ! Deux mamans, qui avaient chacune le choix du roi : un garçon et une fille.
A midi, alors que je finissais mon repas (difficilement car j’avais mal dans la bouche), une amie de Maman débarqua à la maison avec deux pizzas ! C’était Carla, une ancienne élève de Maman, maintenant agent immobilier. Sa Maman, c’était Agnès, la marraine de Duende ! Carla allait aider Maman à vendre sa maison à Saint Laurent pour qu’elle puisse en acheter une autre un peu plus grande, si possible…
Ce fut Maman qui vint me chercher chez Nanou, où elle m’avait amené après une petite sieste. Aujourd’hui, elle finissait plus tôt que Papa. C’était chouette. Elle m’amena à la pharmacie acheter des sachets de lait car il y avait pénurie ! Maman continuait toujours à tirer son lait pour moi, trois fois par jour…
En rentrant, on a tous les trois fait la sieste car on était très fatigué… Ensuite, Maman m’autorisa enfin à faire une nouvelle activité, à laquelle j’aspirais depuis plusieurs jours ! Monter l’escalier ! Je montais tout seul sur la première marche depuis longtemps, ça m’attirait trop ! Mais ensuite, il y avait la barrière…
Et là, Maman me demanda : « Tu veux monter l’escalier, mon Titounet ? Alors vas-y, je reste derrière toi pour que tu ne tombes pas. » Je me suis régalé !!! D’abord une main sur la marche du dessus, la gauche, puis la deuxième main, la droite. Ensuite, j’ai levé le genou droit sur la marche juste en dessous, puis le gauche, puis j’ai levé les fesses… Et j’ai tout recommencé depuis le début ! La main gauche sur la marche un cran plus haut, etc ! J’ai adoré, car ça recommençait presque à l’infini ! Arrivé en haut, il y avait quelques centimètres de plus à franchir, à cause du seuil de la barrière de sécurité. Maman m’a aidé et m’a félicité chaleureusement ! « Bravo, mon petit Angelo ! Tu es trop fort !!! Tu as gravi l’escalier tout seul pour la première fois à 9 mois ! Je suis tellement fière de toi, mon petit axurit ! <3 »
Samedi 13 octobre
J’ai toujours du mal à manger, à cause de mes dents qui percent mes gencives et me font très, très bobo dans la bouche… Maman a travaillé toute la journée. Mais quand elle est rentrée, elle m’a récupéré à la maison. Papa, lui, a pris le Chrysler, et on s’est rejoint à Brico-dépôt pour acheter le matériel nécessaire pour terminer le casot, au terrain de Maman. Papa ramena ensuite les affaires dans sa voiture au terrain, pendant que moi et Maman sommes allés à Leroy Merlin acheter de la peinture. Maman était toujours super fière de m’amener partout en poussette ! Je le voyais dans ses yeux <3.
Les dents m’ont réveillé dans la nuit et j’ai réclamé un bibi-câlin à Maman à 1h du matin. Maman ne me grondait jamais. Elle aurait pu me reprocher de la réveiller en pleine nuit… Mais non, elle me comprenait. Elle savait que si je l’appelait la nuit, c’était parce que j’avais besoin d’elle et non par caprice ou pure fantaisie. Elle me calmait, me prenait contre son cœur et me chantait la chanson du dodo : « My love, my life ». Je me sentais tout de suite mieux : écouté, compris, rassuré. Je pouvais me rendormir sereinement, le bobo allait faire dodo de son côté :-).
Dimanche 14 octobre
Le mal aux dents est devenu lancinant… J’ai eu besoin d’être dans les bras pour manger, toute la journée. Maman était bien embêtée, mais, là encore, elle me comprenait. Je buvais aussi beaucoup plus de biberons que d’habitude. Le lait tiède et sucré m’apaisait, me faisait du bien, instantanément. Surtout quand je le prenais tranquillement, bien au chaud dans les bras de Maman.
J’ai fait de gros progrès dans mon ascension de l’escalier ! Je le montais désormais tout seul, plusieurs fois de suite, sans pause ! Et j’arrivais même à franchir la dernière étape seul, alors qu’il y avait presque 5 cm de plus à franchir.
Après ma sieste de midi, Maman me mit dans la voiture avec le goûter dans un sac ! Il faisait un temps de chien, j’étais bien au chaud dans mon anorak imperméable à capuche. C’était une autre Myriam qui me l’avait offert. Vous vous souvenez ? Une amie de Maman, professeur de français, qui avait corrigé certains de ses écrits… On s’est rendu à Salses, pour voir Laure. Laure vivait avec sa fille, Anaïs, et son chéri, Vincent. Elle avait deux chiens, quatre chats et une tortue. Et un immense canapé avec chauffeuse. Quand on est arrivé, j’étais d’abord un peu intimidé. J’ai pris mon goûter sur les genoux de Maman.
Ensuite, j’ai commencé à dire bonjour aux chiens, aux chats. Puis, on est allé voir la tortue qui vivait derrière une vitre en verre. Il paraît que les chiens la mangerait si elle était en liberté dans l’appartement ! Car la carapace de la tortue, c’était fait de la même matière que les os dont ils raffolaient. C’était fou quand même ! Quand je tapais contre la vitre du vivarium, elle venait contre ma main, c’était trop rigolo. Et les chiens, eux, ils voulaient me léchaient partout. Laure a fini par les enfermer dans une chambre pour que je puisse galoper tranquille. J’ai caressé un des chats qui n’avait pas peur de moi du tout ! Au contraire, il était très curieux et venait me sentir avec son petit nez humide !
Après, j’ai escaladé l’immense canapé. J’ai découvert Vincent qui jouait à des jeux vidéos. Je lui ai piqué sa manette et la télécommande. Quels supers jouets ! Plein de boutons sur lesquels appuyer ! Et la taille idéale pour mettre dans la bouche ! Le plus drôle, c’était la manette : quand je bougeais les curseurs, l’écran de la télé affichait une nouvelle image avec des gens qui bougeaient ! Le kiffe complet pour moi qui désirait tant maîtriser un peu mieux mon environnement !!!
On a fini par rentrer à la maison… Je commençais à me frotter les yeux de fatigue. J’étais super excité, mais toutes ces nouveautés m’avaient quand même bien épuisé… A la maison, Maman a essayé de me mettre au lit, pour ma sieste du soir. Une fois, deux fois, trois fois, et bien d’autres encore… ! Rien à faire, j’étais trop excité pour dormir. On est alors passé directement au repas, avec Papa. Maman avait du travail à son bureau. Mais rien à faire, je ne voulais pas manger dans la chaise haute, avec Papa. Du coup, Maman a lâché sa paperasse, m’a mis sur les genoux et a pris la relève. Ça allait mieux, j’ai tout mangé. Non pas que j’aie quelque chose contre Papa, mais avec ce mal tenace dans la bouche, je me sentais mieux dans les bras de Maman…
Semaine du 15 au 21 octobre 2018
Lundi 15 octobre
Le soir, j’ai continué dans ma progression de l’ascension de l’escalier avec Papa. Je m’éclatais comme un fou ! J’allais de plus en plus vite et, parfois, je n’avais même plus besoin de mettre les genoux et de les poser sur la marche. Je levais le popotin et passait un jambe directement sur la marche suivante.
J’étais très excité. Il fallut plus d’une heure avant que je m’endorme. Papa a presque pété les plombs, à bout de nerfs. Ce fut finalement Maman qui réussit à m’endormir.
Mardi 16 octobre
Le matin, un infirmier est venu à la maison à 8h, faire une prise de sang à Maman. C’était pour le lactarium, pour être sûr qu’elle était en bonne santé et que son lait était bon pour les bébés prématurés. Pendant ce temps, je faisais déjà mon dodo du matin… L’après-midi, avant ses cours, Maman est allée faire un tour à pied avec Koko. Il avait tant plu ces derniers jours, qu’il y avait de la gadoue partout.
Elle apprit que le vieux chien de l’écurie était mort. C’était un labrador noir de presque 18 ans ! Les dernières années, il était tellement sourd que Maman avait toujours peur de l’écraser par inadvertance, en reprenant la voiture. Il faisait des siestes partout, notamment derrière les roues des voitures. C’était un gentil chien, brave et accueillant. Il avait eu une vie au grand air, avec beaucoup de mouvement, ce qui expliquait sans doute sa longévité assez exceptionnelle pour sa race. Il vivait désormais au paradis des chiens, avec tous les chiens qui y couraient déjà… Prince, le chien de Maman, Angie et Alphonse, les chiens de l’écurie de Duende, partis tous deux il y a quelques mois… Vous vous souvenez ?
Le soir, j’étais super crevé. J’ai fait une énorme sieste, de 19h à 20h30. Après, j’ai super bien mangé. Mais j’ai quand même eu besoin d’être bercé pour m’endormir… Ça me rassurait. Je me sentais assez stressé en ce moment. Maman m’expliqua que c’était sans doute la crise du huitième mois, qui arrivait un peu en retard chez moi. Moi, je pensais plutôt que c’était l’arrivée imminente des dents qui me perturbait…
Mercredi 17 octobre
Grosse journée chez Nanou. Le matin, Maman m’y amena à 10h, elle travaillait tôt le mercredi. Et le soir, Papa avait kiné, il ne venait me chercher qu’à 19h.
Jeudi 18 octobre
Le lactarium est venu chercher le lait de Maman, pendant ma sieste du matin. Puis, Maman m’a amené à sa maison de Saint-Laurent. On y a retrouvé Carla, l’amie de Maman dont je vous ai déjà parlé, et sa collègue, qui s’occupait plus particulièrement du secteur de Saint-Laurent. Elles ont ausculté la maison sous toutes ses coutures, dans le but d’estimer son prix de vente. En rentrant, j’ai mangé avec Maman, ce qui était rare en semaine. J’étais content de la voir un peu plus longtemps, du coup. Je ne suis allée chez Nanou qu’après ma petite sieste de l’après-midi. C’est passé vite jusqu’à ce que Papa vienne me chercher :-).
Vendredi 19 octobre
Maman est allée voir Duende après m’avoir amené chez Nanou en fin de matinée. Elle lui fait un gros pansage, il était crépis de boue. Puis, petite balade en tapis jusqu’au terrain. Même si Maman n’a pas de grosses plages horaires pour moi et pour ses loulous poilus, elle essaie à chaque fois d’en faire de jolis moments et d’en profiter à fond. <3
Samedi 20 octobre
Grosse journée ! Pendant que Maman me préparait et se préparait, Papa est allé amené du matériel et le groupe électrogène au terrain de Maman, où Jean-Philippe l’attendait pour finir le casot, avant de nouvelles pluies. Puis, après ma petite sieste du matin, on est parti tous les trois dans la voiture de Maman en direction de Salses.
Aujourd’hui, c’était le baptême d’Edouard ! Il avait déjà deux mois et demi. On est d’abord allé à l’église. Il y avait plein de gens que je ne connaissais pas et qui ne connaissaient pas Maman non plus. Ce qui était chouette, c’est qu’en dehors des grandes personnes, il y avait de nombreux enfants de tous les âges : du bébé de 1 mois à l’ado de 13 ans :-).
On est allé s’asseoir à côté de Mamie. Avec la musique, j’avais très envie de m’exprimer et de crier. Maman est sortie un moment, avec moi, pour ne pas que mes vocalises perturbent la cérémonie ! Elle a discuté avec une autre maman, qui tenait son petit Sandro dans les bras. Il n’avait qu’un mois et demi… Un petit bout de choux <3 Elle avait déjà deux grandes filles, dont Julia, âgée de 3 ans et demi. Elle était adorable, elle me rappelait Maëlys. Elle posait plein de questions sur moi et voulait me faire des bisous. Bientôt, elle aurait un poupon comme moi à attraper et « bisouter » ad libitum. Pour l’instant, Sandro était un peu petit pour avoir des interactions intéressantes avec elle.
Ce fut une vraie cérémonie catho, mes parents n’étaient pas trop à l’aise. Ce n’était pas leur truc… Ils avaient, de loin, préféré l’ambiance à mon baptême. Moi aussi ! Ça sentait moins la poussière. C’était de la joie et de l’amour, purs et sincères. Mais bon, chacun avait le choix de faire les choses comme il le souhaitait…
Après l’église, on s’est rendu dans une grande salle, la bergerie de Salses. Maman y était déjà venue, 6 ans plus tôt, pour le mariage de Cécile, une de ses amies cavalières. Elle me prépara à manger pendant que Papa me gardait, avec mamie Yvonne et tata Michèle. Puis, j’ai mangé dans un coin calme, sur les genoux de Maman. Papa fut obligé de tenir ma « gamelle », car il n’y avait pas de table libre pour moi. Après mon repas, je suis resté un petit moment avec Mamie, qui s’est régalée à danser avec moi, pendant que Maman était sortie dans la cour boire un verre de jus de fruit. Mais elle ne resta pas longtemps hors de ma vue, elle avait encore du mal à me laisser à quelqu’un d’autre, surtout dans un lieu étranger… Une vraie maman poule <3. Et puis, il n’y avait pas grand chose pour elle à l’apéro. Quasiment que des boissons alcoolisés et de mets carnés. Tout ce qu’elle adorait, en tant que maman allaitante et végétarienne !
Quand les « grands » sont passés à table, j’ai mangé des croûtons de pains sur les genoux de Maman et bu seul dans mon gobelet vert, avec le petit bec à trous. Maman me donna ensuite un peu de bibi. Mais avec tout ce monde, pas facile de se détendre comme d’habitude…
Au bout d’un moment, je n’en pouvais vraiment plus. Il était presque 14h, j’avais dépassé mon heure de sieste de l’après-midi depuis bien longtemps ! Maman me mit dans la poussette. Le dossier se basculait en arrière, je pouvais être allongé. Elle rabattit la capote et me couvrit de mes doudous, comme dans mon lit. Je m’agitai un peu, quelques temps, puis le sommeil fut le plus fort et m’embarqua pour une petite heure.
Je me suis alors réveillé frais et dispo. C’était enfin l’heure de faire du sport ! Maman me laissa vadrouiller par terre à ma guise. Julia nous rejoignit. C’était top ici. Immense. Je pouvais faire des accélérations formidables à quatre pattes ! Les pieds des grosses colonnes qui tenaient le toit étaient entourés de bancs de pierre circulaires. L’idéal pour que je prenne appui et me mette debout ! Je suivais Julia partout, même dehors. Le sol extérieur était fait de tommettes rouges, comme l’intérieur. Je pouvais avancer à quatre pattes sans problème ! Julia jouait avec des voitures en plastique. Elle les faisait rouler vite et loin et moi je « courrais » derrière ! Inépuisable, infatigable ! Un vrai guerrier !
Vers 16h30 Papa fut de retour. Il était retourné au terrain pour récupérer le groupe électrogène. Jean-Philippe avait fini le casot. On a trainé encore un peu. Mais comme la plupart des convives rentraient chez eux, on a fini par faire de même. Je commençais à être très fatigué. Et les parents aussi !
A la maison, après que Maman ait tiré son lait (évidemment !), on a dormi tous les trois pendant deux bonnes heures, pour récupérer de cette folle journée !!!
Le soir, j’ai pleuré un peu avant de dormir. En fait, je « déchargeais », comme disent les adultes. Je finis par m’endormir à 21h30… Pas si mal ! La fête ne m’avait pas perturbé tant que ça, elle m’avait même plutôt réussi !
Dimanche 21 octobre
Grosse journée, avec Maman. Papa est parti en régate tôt le matin. Au Cap d’Agde, pour la dernière régate de la saison et la dernière régate, tout court, avec le bateau prêté à François. François, je ne me souviens pas si je vous l’avais déjà dit : c’était le sosie de Papa !
Ce matin, Maman m’amena avec elle à plein de rendez-vous. Notamment pour la vente d’articles équestres, pour faire le point avec Jean-Phi sur les travaux du terrain et, pour finir, aux écuries pour discuter avec Elodie, qui souhaitait utiliser son van le dimanche suivant pour un concours. On est rentré pour mon repas, puis dodo. Maman en profita pour écrire enfin un peu.
Papa est revenu pendant mon goûter, alors que Maman tirait son lait. Elle avait très mal à la tête, mais elle avait quand même envie d’aller voir Duende avec Papa et moi. Il faisait très chaud, comme la veille. Duende était énervé par la chaleur et toutes les bestioles qui pullulaient encore et venaient l’embêter. En plus, il sentait que Maman n’était pas dispo : elle était très fatiguée, souffrante même…. Ils ressentent tout ces chevaux.
Maman essaya le nouveau harnais qu’elle avait acheté pour me tenir plus facilement sur le dos de Duende. Elle tenta de m’assoir sur le tapis, comme on faisait souvent. Mais rien à faire, Duende était trop nerveux, il n’écoutait rien et Maman n’avait aucune patience, ce jour-là. Elle avait terriblement mal à la tête… Du coup, elle changea de programme ! Elle me remit dans la poussette et inventa une nouvelle discipline équestre : l’ « equibaby ». Elle poussait ma poussette dans la carrière et Duende suivait. Lorsqu’elle courait, il trottait à nos côtés. Quand elle s’arrêtait, il venait me renifler ! C’était rigolo !!! Au moins, comme ça, elle ne forçait pas des bras et du dos. Elle s’aérait et se défoulait, en compagnie de ses deux bébés s’amour <3 <3 !
Semaine du 22 au 28 octobre 2018
Lundi 22 octobre
Après m’avoir déposé chez Nanou, Maman se régala avec une super balade à la plage avec Kolina. Il faisait beau, elle n’avait plus de mal à la tête. Elles s’approchèrent de l’eau, très près, malgré les vagues. Maman me raconta plus tard que c’était magnifique ! Quelle chance d’habiter si près de la mer :-).
Le soir, c’est Papa qui m’a fait manger, car Maman n’était pas rentrée à l’heure de mon dîner. J’avais terriblement mal dans la bouche ! Papa n’arriva pas à me faire manger quoi que ce soit. Il appela Maman au secours. Elle n’était plus très loin…
Quand elle arriva, un peu avant 21h, elle prit la relève. Mais même sur ses genoux, rien à faire, je ne voulais rien avaler ! Elle se rendit compte tout de suite qu’il y avait quelque chose de nouveau, d’anormal chez moi. Elle mit un doigt dans ma bouche et découvrit…DEUX INCISIVES EN TRAIN DE POINTER sur la mâchoire du bas… Ça y est, les voilà !!! Pour de bon ! Depuis le temps qu’elles me travaillaient et me faisaient bobo !
Elle laissa tomber le repas. Elle me mit en pyjama pendant que Papa préparait un bibi. Elle me donna un peu de doliprane et on s’installa pour le biberon. Ça me fit tellement de bien… Je me suis senti rassuré, apaisé. Et la tétine faisait moins mal dans la bouche que la cuillère et la nourriture. Le liquide coulait doucement et commençait à me remplir l’estomac. Il me fallut deux bibi de 300 ml, coup sur coup, pour me caler et me calmer ! J’avais très faim et besoin d’un gros câlin avec Maman <3 !
Maman me chuchota à l’oreille que ça lui faisait quelque chose, ces premières quenottes toutes neuves dans ma bouche. Encore une nouvelle étape… Je devenais vraiment un petit garçon. J’aurais dû naitre il y avait exactement 9 mois, j’avais été conçu il y avait de cela 18 mois… Que les dents arrivent maintenant, ce n’était pas anodin. C’était comme si une première étape, celle du bébé, était terminée…
Je rentrais dans l’étape du début d’autonomisation. A table, par exemple, j’adorais mettre les aliments tout seul dans ma bouche. Au niveau moteur, j’allais tout seul où je voulais et touchais tout ce qui m’attirait. J’avais toujours énormément besoin de Maman et de Papa, mais je commençais à avoir envie de faire plein de choses tout seul ;-).
Mardi 23 octobre
Ce matin, pas de nounou, on avait rendez-vous chez le pédiatre que j’aimais bien, le Docteur David Rosselini. Bien qu’il soit gentil, il m’a fait pleurer, car c’était le jour de ma deuxième série de vaccins… Normalement j’aurais dû les faire à 4 mois. J’avais 9 mois et demi, c’était quand même beaucoup mieux !!! J’ai pleuré fort car il m’a piqué dans les cuisses et que le liquide m’a fait bobo dans les muscles. Mais Maman m’a fait plein de bisous, du coup je me suis consolé très vite. Je ne suis pas une mauviette !
Ensuite, il m’a mesuré et pesé : 72 cm pour 10 kg 300. Mon tour de tête, quand à lui, a cessé de grossir démesurément : il ne faisait que 48,5 cm, j’avais enfin rejoint la courbe normale. Maman fut rassurée 🙂 Elle demanda au pédiatre si cette légère anomalie, cette hydrocéphalie, pouvait avoir un lien avec la ponction lombaire qu’on m’avait faite à l’hôpital, quand j’avait à peine deux semaines. Il lui répondit que ce n’était pas impossible… Lors d’une ponction lombaire, on ponctionnait du liquide céphalorachidien dans la poche qui entourait à la fois la moelle épinière et le cerveau. Cette perforation et ce prélèvement avaient pu, d’une façon ou d’une autre, perturber la régulation de son métabolisme. Mais il ne pouvait rien affirmer…
Au retour j’avais faim et sommeil, il était midi passé. Maman se dépêcha de rentrer pour me déposer chez Nanou. Elle préféra que j’y sois pour le repas et la sieste, plutôt que de faire le repas à la maison, puis la sieste chez elle, ce qui risquait de perturber mon rythme habituel plus encore.
Après m’avoir déposé chez Nanou vers 12h30, Maman s’est mise aux maths en tirant le lait. Elle devait être au point dans le programme de « Spé maths » de terminal S, qu’elle n’a jamais enseigné jusqu’à présent. Pas facile de trouver du temps pour travailler au calme, ces temps-ci. Elle avait initialement prévu de s’en occuper au cours de l’été, mais finalement, elle n’avait pas trouvé le temps du tout… Du coup, elle était obligée de le faire dans l’urgence, dès que le moindre créneau adéquat se présentait…
L’après-midi, Maman essaya de joindre Mamie Yvonne, pour lui annoncer la bonne nouvelle au sujet de ma tête, mais aussi pour mes dents ! Comme Mamie n’était pas joignable sur son téléphone fixe, Maman envoya un sms à tonton Pierre, qui habitait la maison mitoyenne. Mamie rappela plus tard, lorsque Maman était déjà en cours. Elle était trop heureuse !!!
Elle était partie deux jours à Lourdes, comme chaque année, avec Eric (le fils aîné de tata Michèle et tonton Pierre), sa femme Sophie et leurs deux petites. Pierre lui avait montré le sms à son retour. Elle fut si soulagée que ma tête n’aie rien et que tout rentre dans l’ordre :-). Là bas, à Lourdes, elle avait beaucoup prié pour moi. D’ailleurs, elle m’avait ramené une médaille, bénite dans la sainte grotte, pour accrocher au-dessus de mon lit et me protéger <3… Elle était super heureuse aussi que j’aie les dents qui poussent ! Car c’était encore une nouvelle étape de ma vie à laquelle elle avait le bonheur d’assister <3…
Papa disait souvent à Maman que sa maman, Mamie Yvonne, était souvent triste de ne pas avoir 10 ans de moins… Elle avait tellement envie de me voir grandir le plus possible. Elle m’adorait, ma mamie… et je le savais <3 <3.
Les dents me faisaient mal, toujours si mal… Je me suis réveillé presque toutes les heures, en pleurant, cette nuit… Maman et Papa me berçaient et me câlinaient. Ils me chuchotaient à l’oreille : « Ça va passer, après tu pourras manger plein de nouvelles choses comme nous. C’est normal ce qui t’arrive, même si c’est très douloureux… Tous les bébés passent par là pour devenir de petits enfants, plus grands, plus autonomes… On te fait plein de bisous guérisseurs, pour enlever le bobo <3.»
Mercredi 24 octobre
En ce moment, Maman me trouvait plein de nouveaux surnoms affectueux, trop rigolos ! Elle m’appelait, par exemple, « mon petit choupachoups », « mon petit kikinou », « mon petit snoups », « mon choubidou »… Je ne savais pas où elle trouvait tout ça ! En tout cas, c’était super mignon <3.
Ce matin, après le petit déjeuner, j’ai montré ma nouvelle trouvaille à Maman. Cela faisait déjà quelques jours que je le faisais avec Papa, le soir, quand elle n’était pas encore rentrée. Debout, je m’appuyais sur la chaise en bois de la cuisine… et je la poussais en marchant ! C’était trop rigolo !!! Du coup, je marchais ! J’avançais, seul, debout…enfin !
Jeudi 25, vendredi 26, samedi 27 octobre
Pas grand chose de nouveau. Mes quenottes continuaient à pousser et à me faire mal. Elles étaient désormais sorties de plus d’un millimètre, peut-être même deux ! Du coup, je mangeais et dormais plus ou moins bien, plutôt mal que bien, dirons-nous… En plus, j’avais le nez qui coulait et se bouchait par intermittence. La faute aux dents qui déclenchaient une « rhino-dentaire », dans le jargon de puéricultrice. Mais les dents n’étaient pas les seules en cause. Les vaccins n’avaient pas arrangé les choses… Mon système immunitaire les avaient pris en pleine face !
Et puis, par dessus le marché, il y avait cette météo incompréhensible. Jeudi, les températures étaient montées jusqu’à 29 degré… Vendredi, Maman était allé montée Duende en débardeur. D’ailleurs à ce sujet, elle l’avait bien travaillé sur la plat, en filet, puis l’avait récompensé avec une balade et un super galop le long de l’agouille derrière l’écurie. Et samedi, ça s’est soudain refroidit, surtout le matin et le soir. Ils annonçaient même de la neige à basse altitude pour dimanche ! Un truc de fou… Samed,i Maman avait une grande pause entre ses cours, elle put venir tirer son lait à la maison. Papa était content de la voir, même si elle ne pouvait pas réellement prendre le relais avec moi. J’avais très peu dormi aujourd’hui, il était crevé. Comme je l’expliquais plus haut, je n’étais pas au mieux de ma forme, ce qui se répercutait sur mon sommeil.
Dimanche 28 octobre
Cette nuit, on a changé d’heure… Il s’est mis à pleuvoir et à faire froid, comme si le top départ de l’automne avait été donné. Le matin, « on se l’est pris tranquille », comme dirait Papa ;-). Maman a jardiné un peu : elle a repiqué les fraisiers, qui faisaient plein de stolons. Puis elle a poursuivi l’écriture de mon journal… Papa a passé l’aspirateur avec moi. J’adorais ça ! Après, il me laissais toujours l’aspiro et je faisais comme lui, tout seul (l’aspiro étant débranché, bien sûr!). C’était un super joujou.
Au goûter, j’ai dégusté une figue sèche entière. Super encas ! Elle tenait bien dans la main, me faisait du bien aux gencives et, en plus, était aussi sucrée que le lait de Maman. Ensuite, on est parti en poussette de la maison, direction la plage. J’étais emmitouflé, bien au chaud, dans les couvertures, comme un gros beignet ! Pour se réchauffer, Maman courrait beaucoup en me poussant. J’adorais quand ça allait vite et que les maisons et le paysage défilaient à toute allure à mes côtés !
Ce soir, Maman fut soudain inquiète. Après avoir tiré son lait, vers 22h, son sein droit resta tout dur et gonflé. Cela ne lui été jamais arrivé. Elle suspectait une mammite et avait très peur pour la suite de sa production de lait et donc pour mon approvisionnement en or blanc…
Quant à moi, je me suis réveillé à minuit, en pleurs. J’avais tellement mal aux dents… Depuis le début de la semaine, les deux incisives du bas poussaient et écartaient la chair tendre de ma gencive. Et celles du hauts commençaient à arriver juste sous la peau. C’étaient elles qui me faisaient le plus mal, maintenant. Aïe, aïe, aïe… Pourquoi avais-je mal comme ça… ? Maman me donna du sirop sucré : du doliprane, pour calmer la douleur. Puis elle me berça longtemps en me chantant ma célèbre berceuse « My love, my life ». Petit à petit, la douleur s’envola et le sommeil me gagna. Je me sentais de nouveau bien et me rendormis paisiblement.
A 4h, Maman se réveilla avec une énorme douleur dans le sein droit. Elle essaya d’oublier, de se dire que ça allait passer. Rien à faire. Elle alla voir sur internet. Il était conseillé, dans on cas, de vider le sein pour éviter que cela ne s’aggrave. Alors, en pleine nuit, elle se remit à tirer son lait dans le lit… Papa, lui, partit à l’étage pour essayer de dormir un peu. Le bruit du tire-lait, c’était juste infernal pour dormir. D’autant que Maman avait besoin de lumière pour voir ce qu’elle faisait…et ne pas en mettre partout ! Mais quasiment rien ne sortit.
Nuit agitée pour tout le monde du coup…
Semaine du 29 octobre au 4 novembre 2018
Lundi 29 octobre
Maman essaya de joindre sa sage femme. En attendant, elle s’attela à son tire-lait comme tous les matins. Suivant un autre conseil qu’elle avait vu sur internet, elle se mit une serviette mouillée avec de l’eau chaude sur son sein. D’après ce qu’elle avait lu sur différents sites internet, plutôt que d’une infection, il s’agissait plutôt d’un engorgement. La chaleur permettait de désengorger facilement le sein. Et cela marcha ! Le sein se vida enfin, comme si de rien était ! Ouf, un gros stress finalement très facilement réglé !
Le soir, Alex, un ami de Maman, est venu à la maison faire des maths avec elle ! Il avait besoin d’une piqûre de rappel en trigonométrie, pour arriver à régler ses freins ! C’était un super mécano amateur qui réparait toutes ses voitures tout seul. Je me suis réveillé, alors qu’ils avaient presque fini. Super timing :-).
Mardi 30 octobre
Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de Maman:-) Le premier avec moi en chair et en os. L’année dernière, j’étais là, mais encore bien caché derrière la peau de son ventre…
Bizarrement, Maman avait comme un genre de le spleen depuis quelques jours… Il y avait beaucoup de choses qui ne tournaient pas rond. Or Maman avait déjà les nerfs bien fatigués à cause des nuits entrecoupées qui s’enchaînaient…
La semaine dernière, Nanou n’était pas bien du tout : elle avait des énormes problèmes d’otites. Son tympan s’était de nouveau perforé, elle souffrait le martyre… Dimanche, la roue du van de Maman s’était bloqué, alors qu’Elodie devait s’en servir. Le van était donc immobilisé depuis. Or, comme Maman avait comme projet de le vendre. Elle se rendit à l’évidence qu’elle allait devoir engager de nouveaux frais, pour lui assurer une révision complète. Impossible d’envisager que cet incident se reproduise et que le futur acheteur ait des soucis…
Et puis il y avait eu cet engorgement, qui avait clôturé la semaine… Sans oublier mon mal au dents, qui me rendait grognon, m’empêchait de manger à ma faim dans la journée, et, du coup, me réveillait la nuit, non seulement à cause de la douleur, mais aussi car mon ventre criait famine ! J’avais en plus recommencé à tousser, à cause du nez bouché, cette fameuse « rhino-dentaire » ! Papa fut obligé de me déboucher le nez plusieurs fois aujourd’hui. Je détestais ça, j’en hurlais de rage et d’inconfort ! Cela stressait beaucoup Maman, qui préférait que ce soit Papa qui m’inflige cette torture qu’elle-même… Avec cet espèce de rhume bizarre, elle m’entendait siffler quand je faisais des efforts. Elle n’aimait pas ça du tout. Elle avait peur que j’aie de l’asthme comme elle…
En plus, il faisait froid et gris, ces jours-ci… Tout cela expliquait que Maman ne soit pas au top aujourd’hui. Elle était très triste au fond d’elle, je le sentais :-(…
Papa avait pris sa journée pour pouvoir me garder, afin que Maman puisse aller voir Kolina et Duende. Elle en avait besoin… Elle partit juste après le petit déjeuner, après m’avoir mis à la sieste. Son projet initial était de travailler Duende et Kolina ensemble, ce qu’elle n’avait pas fait depuis l’été 2017, lorsque j’étais déjà dans son ventre depuis trois mois… Elle était allée chercher Koko exprès, pour l’amener chez Duende.
Mais là bas, impossible de travailler, c’était le gros bazar ! Magali avait mis Robador, le papa de Duende, dans le paddock juste à côté de la carrière et il était dans tous ses états… à cause de Kolina. Depuis plusieurs mois, il n’y avait désormais que rarement des juments dans son écurie.
Du coup, Maman embarqua ses deux poilus, une longe dans chaque main, et elle les amena à pied à son terrain. Comme il n’y avait pas de carrière et que l’herbe était haute, impossible d’envisager un quelconque travail. La seule chose que les chevaux souhaitaient faire, c’était de casser la croûte. Maman les laissa faire…
Papa m’amena les voir, une fois que je fus réveillé de mon dodo. Ça lui a fait super plaisir :-). Elle m’amena caresser les loulous. Elle me mit même à cheval sur Duende, à cru ! Kolina était sereine, elle ne fit pas la tête en me voyant, cette fois-ci ! Je l’ai caressé, elle aussi, et elle s’est laissée faire. Mais Maman ne me mit pas sur son dos. Elle était bien trop grande pour cela, cette Kolina ! On était bien, là, tous les cinq :-). Il faisait froid, mais on était bien habillés, super emmitouflés même ! Papa craignait un peu que ma toux ne s’aggrave… Mais c’était l’anniversaire de Maman, quand même <3 C’était son plus beau cadeau qu’on soit tous réunis… Ses quatre amours <3 <3 <3 <3
Une fois de nouveau seule avec ses chevaux, elle a attaqué la peinture du bois du casot. Moi, je suis rentré manger et faire ma deuxième sieste…
Quand Maman rentra enfin à son tour, ce fut l’heure de mon goûter. Et elle devait tirer son lait… Papa sauta sur l’occasion d’avoir de nouveau une nounou pour aller faire un tour de paddle : il voulait, lui aussi, profiter à sa façon, de son jour de congés.
Ce soir, ils étaient fatigués tous les deux. Maman avait même la tête qui tournait et mal au cœur. Pas de chance pour son anniversaire…
Mercredi 31 octobre
Aujourd’hui, Nanou a dit à maman que mes dents du haut étaient en train d’arriver. Maman n’arrivait pas encore à les voir, mais moi je peux vous dire qu’elle me travaillaient sacrément ! Sacrebleu !!!
Jeudi 1er novembre.
C’était férié, pour les gens avertis… Mais moi je l’ignorais totalement ! Je me suis réveillé à 5h, ce matin, les dents me faisaient encore tellement mal… J’avais besoin de réconfort : de chaleur, de câlins, de bibi… J’ai fait la java dans mon lit jusqu’à ce qu’on me donne tout ça :-). Puis je me suis rendormi deux bonnes heures, rassuré, calmé, bien… Maman était crevé, du coup, ce matin. Mais pendant ma sieste de fin de matinée, elle a quand même beaucoup écrit. Après mon repas, Papa est retourné faire du paddle et Maman m’a amené faire un tour chez elle. La machine à laver chez papa avait eu un souci, une pièce avait lâché, du coup Maman allait faire les lessives chez elle. Elle était ravie ! Mais c’était quand même mieux que d’être en rade complet de machine à laver !
Ensuite, alors que je suis repartie à la sieste, Maman, elle est partie en cours. Elle travaillait même les jours féries… Elle n’était pas la seule. Elle eut le temps de s’arrêter deux minutes à Carrefour, pour m’acheter deux, trois vêtements. Je grandissais presque à vu d’oeil. Le 12 mois était trop petit. Le 18 mois m’allait tout juste. Du coup, Maman me prit carrément du 24 mois…. Alors que je n’avais même pas encore 10 mois !
Vendredi 2 novembre
Aujourd’hui mon cousin Victor a eu exactement un an !!! Il ne marchait pas encore, mais n’en était pas loin. La prochaine fois qu’on se reverrait, on serait tous les deux des petits gars super mobiles !
Mes dents ont encore fait du grabuge cette nuit… A 4h du matin, j’ai été encore une fois réveillé par la douleur. Maman changea ma couche trempée et me fit un bibi. Elle savais que prendre un bibi dans ses bras ça me rappelait quand je tétais et ça m’apaisait. Ce n’était pas de la vraie faim. Mais le lait de Maman, c’était magique… Il me relaxait, m’enlevait la douleur, les tensions… Et je me rendormais super bien après. Du coup, j’avais ensuite dormi jusqu’à 7h30.
Maman n’allait toujours pas mieux, moralement. Les réveils répétés dans la dernière partie de la nuit, ça n’arrangeait rien à sa déprime… Elle pleurait même devant Nanou qui essayait de la rassurer comme elle pouvait. Nanou, c’était un ange pour moi, mais aussi pour Maman. Elle l’aidait beaucoup dans son rôle de maman. Surtout quand elle était fatiguée et qu’elle avait l’impression de ne pas y arriver. Alors que, sérieusement, Maman, elle arrivait super bien à tout :-).
Maman partit voir Duende après m’avoir déposé. Elle alla se balader avec lui, elle en avait besoin. Du côté de la mer :-). Mais elle était tellement triste qu’elle pleurait même à cheval… Pauvre Dudu, il ne comprenait pas bien ce qui lui arrivait… Il chercha, lui aussi, à comprendre ce qui n’allait pas. « Laisse tomber, Dudu ! Pour nous les mecs, les femmes et leurs hormones, cela reste du domaine de l’incompréhensible ! ».
En tirant son lait à midi, Maman commença à taper à l’ordinateur, au propre, le premier texte de la longue liste de ceux qu’elle avait écrit à la main depuis ma naissance, au fil de l’inspiration…
Ce fut à ce moment-là que Nanou lui annonça, par texto, que mes dents du haut avaient percés ! Si, si !!! Du coup, aujourd’hui, il n’y eut pas que maman qui fut très fatiguée… Moi aussi, j’étais totalement épuisé ! Les dents, la toux, tout ça me pompait toute mon énergie. J’étais crevé, comme une roue qui aurait pris un clou et perdrait toute son air vital. Impossible, du coup, de fonctionner à bloc. Pour me recharger au maximum, j’ai énormément dormi aujourd’hui. Il me fallait bien, moi aussi, rattraper un jour toutes ces nuits douloureuses, hachées, difficiles… Je fis 1h de sieste le matin à la maison, comme d’habitude, 4h de suite chez Nanou, ce qui était une sacrée belle sieste, puis encore 2h le soir, en rentrant à la maison. Il me fallait bien ça !!!
Samedi 3 novembre
Maman est partie travailler tôt ce matin. Mais je l’ai quand même vue un peu avant son départ, vu que je me suis réveillé vers 7h30. C’est elle qui m’a donné mon bibi et mon petit déjeuner. Malgré sa journée de cours très chargée, elle est arrivée à passer à la pharmacie pour moi. J’ai oublié de vous dire qu’un des soirs ce cette semaine, Papa m’a amené voir le docteur. C’était la remplaçante du docteur habituel. Elle m’avait prescrit des antibios et de la cortisone. Mais mes parents ne voulaient pas m’empoisonner avec ces « remèdes de cheval » pour une petite toux qui ne touchait pas les poumons. Maman prit conseil auprès du pharmacien : il avait (belle coïncidence!) lui même un fille de deux ans qu’il ne soignait qu’avec de l’homéopathie et de la naturopathie. Étrange pour un vendeur de chimie, non ? Même paradoxe que le fait que les dirigeants de Google, Apple et Facebook interdisent l’utilisation d’écrans à leurs enfants…. Bref, Maman a pris du chamomilla en homéopathie, un suppo a base de plante (coquelusédal) et un baume pour mettre sur ma poitrine (pranarom). Dès le soir, j’ai eu droit à mon suppositoire, un massage du thorax et des granules d’homéopathie dans mon eau.
Dimanche 4 novembre
Je me suis réveillé à 6h, comme encore si souvent. Maman m’a donné un bon bibi-câlin et je me suis rendormi jusqu’à 8h30. Maman et Papa ont pu dormir un peu comme ça et ne pas faire trop tôt la grosse coupure « petit-déj / tire-lait ».
Papa et Maman ont discuté sérieusement ensemble ce matin. Ils avaient besoin de faire le point. Ils étaient fatigués tous les deux et souvent sur les nerfs. Et comme ils se croisaient beaucoup, sans vraiment avoir le temps de se poser, leur communication était souvent réduite. Ils avaient besoin de se dire qu’ils s’aimaient, que la fatigue était normale et que, même s’ils étaient parfois irrités par certains actes ou paroles de l’autre, c’était juste à cause de la fatigue et du manque de temps dont ils disposaient pour être tranquilles, que ce soit seuls ou juste tous les deux. Ils avaient besoin de moments calmes pour se dire autre chose que : « Tu as préparé le bibi ? », « Le repas est prêt, en bas à droite dans le frigo. », « Il avait fait caca ? », « Tu as changé la couche ? », « Il s’est endormi à quel heure ? » etc. En fait, depuis des mois, leurs échanges tournaient quasi uniquement autour de moi et de ma « gestion ». Il leur était désormais indispensable de savoir qu’ils existaient aussi toujours l’un pour l’autre et pas seulement dans leur rôle de parent…
Maman est ensuite allée aux écuries, où Alex l’a retrouvée, pour réparer le van dont une roue s’était bloquée. Vous vous souvenez ? Ensuite, elle s’est occupée un peu de Kolina, l’a montée dans le manège en tapis. Kolina était fatiguée, surtout au galop. Maman est donc passée aux longues rênes.
Papa m’a fait manger et mis à la sieste. Quand je me suis réveillé, Maman était de retour et on est parti tous les trois pour une balade à Leucate plage. Maman courrait tout le temps quand j’étais dans la poussette. Ça la faisait rigoler et moi aussi ! Papa, lui, prenait des photos et des vidéos pour pouvoir me les montrer plus tard !
Semaine du 5 au 11 novembre 2018
Lundi 5 novembre 2018
Aujourd’hui, c’était la rentrée des vacances de Toussaint. Maman m’amena dans sa maison de Saint -aurent car Carla et Margot venaient faire des photos pour l’annonce de vente. Moi, je m’éclatais dans la maison ! Il y avait deux grands lits, sur lesquels Maman me fit des guili-guillis en me mettant sur le dos ! Moi, j’essayais alors de vite me remettre à quatre pattes pour caracoler de l’autre côté du lit. Je m’éclatais alors avec les peluches et les coussins. Je crapahutais aussi sur les deux canapés ! Bref, j’adorais changer de maison et de terrain de jeux. A un moment, Maman se cacha avec moi derrière le canapé, pour qu’on ne soit pas sur les photos. On n’était pas à vendre, nous !
Du coup, on est arrivé plus tard chez Nanou, juste à l’heure pour mon repas de midi. Alors que Maman était déjà repartie, je n’arrêtais pas de dire « mama-mama-mama » à Nanou. Du coup, Nanou lui a dit pas sms ! Maman était toute contente, même si elle pensait que je ne savais pas encore ce que ces sons signifiaient réellement. Pour elle, « ma », c’était la syllabe de la complainte ! Pourtant, je savais bien qui était ma maman <3. Elle était pour l’instant l’être le plus important de ma vie..
Après le tire-lait et avant ses cours, Maman a amené le van chez ATAS, afin qu’il soit révisé avant la vente. A suivre, autant en ce qui concernait la maison que le van…
Mardi 6 novembre 2018
Maman m’a amené tôt chez Nanou, car elle avait rendez-vous chez le kiné (mon parrain) vers 10h. Elle trouvait que c’était trop compliqué de m’amener avec elle à présent, vu que je ne tenais plus en place. Mais tout le monde était frustré, du coup. Moi, d’être réveillé dans ma sieste du matin… Maman, d’y aller sans moi… Jean-Philippe de ne pas me voir… Maman lui promit qu’elle testerait la poussette, la semaine prochaine, pour son rendez-vous chez le gynéco. Si cela se passait bien, si j’étais sage dans la poussette à l’arrêt, elle reviendrait avec moi la semaine suivante. Le soir, Maman me fit une retour de leur conversation. Je me promis d’être sage comme une image lors de notre prochain rendez-vous chez le docteur qui sourit avec ses dents blanches. J’avais trop envie de revoir Jean-Philippe !
A midi, chez Nanou, j’ai mangé pour la première fois des pâtes non mixées, mélangées à une purée de légumes. C’était super bon, je me suis régalé. Ça changeait de texture, après les « éternelles » purées et compotes toutes lisses ! J’avais quelque chose à mastiquer, mais d’assez doux quand même pour que je puisse le manger facilement. Chaque jour m’amenait de nouvelles découvertes…
L’après-midi, entre sa traite et l’achat de fruits et légumes bios, surtout pour moi, Maman a fait un saut chez Duende. Elle l’a amené brouter et l’a beaucoup câliné, en lui expliquant qu’elle faisait de son mieux pour être présente pour lui aussi. Elle lui a répété qu’elle l’aimait énormément et qu’elle était certaine qu’il comprenait que ce n’était pas simple pour elle de tout gérer. Il était toujours dans son cœur, même si elle ne venait pas le voir aussi souvent qu’elle le souhaiterait. Elle s’excusa auprès de lui d’avoir été si triste, lors de sa dernière venue, vendredi dernier. Elle lui promis de remonter la pente… Parfois, la complexité de sa vie l’épuisait. Elle voulait tout gérer, tout mener tout de front, parfaitement. Donner équitablement à tous ceux qu’elle aimait… A force de donner et de s’oublier, par moment, elle se vidait et implosait… Il lui fallait alors un peu de temps pour se recharger en bonne énergie et reprendre le dessus. Mais grâce à lui, à moi, à Papa, à Kolina, elle savait qu’elle allait vite se sentir mieux. Heureuse et plein d’entrain comme avant 🙂 !
Mercredi 7 novembre
Comme tous les mercredis, grosse journée chez Nanou, avec ma chérie Maëlys qui n’avait pas école. Maman, quant à elle, avait comme d’habitude une grosse journée de boulot. Pour mon goûter, elle avait mis pour la première fois des dattes en petits morceaux dans mon yaourt ! Elle continuait à essayer les morceaux ! Et elle avait bien raison. Mais là, je vous avoue que c’était vraiment trop difficile à mastiquer, je n’y arrivais pas avec mes pauvres trois petites incisives… Il me fallait encore des morceaux assez mous, que je puisse couper avec mes dents de devant, puis mastiquer avec ma gencive bien dure à l’arrière.
Jeudi 8 novembre
Aujourd’hui, Lana, la fille de Marjory, une cavalière qui avait eu, un temps, sa jument dans l’écurie de Duende, fêtait son premier anniversaire. Maman et Marjory avaient été enceinte en même temps… Lana était arrivée deux mois avant mois et juste une semaine après mon cousin Victor !
Ce matin, avant d’aller chez Nanou, Maman m’a amené avec elle dans un magasin de sport, Décathlon, pour m’acheter des chaussons…pour marcher. Des chaussons à semelle très souple pour que mon pied puisse épouser le sol sans aucune gène. Au passage, elle m’a trouvé aussi des chaussettes antidérapantes et montant jusqu’en haut du mollet. Elle a finalement craqué pour un jogging super chouette, que je mettrai quand je serai un peu plus grand. Il n’y en avait plus à ma taille, mais Maman était prévoyante, elle savait à quel point je grandissais vite !
Aujourd’hui, niveau appétit et digestion, je n’étais pas franchement au top. C’était encore une fois lié à mes dents ! Maintenant qu’elles avaient percés, elles poussaient chaque jour un peu plus, avec quelques dommages collatéraux… Dans la nuit, ce fut la deuxième du haut qui perça la gencive. Je n’avais que sa jumelle pour le moment… Aïe !!!
Vendredi 9 novembre
Ces histoires de dents ont décalé mon sacro-sain rythme quotidien… A 5h, j’ai appelé Maman, j’avais très soif, besoin de liquide dans la bouche. Au grand soulagement de Maman, l’eau me suffit. Du coup je me suis réveillé « en retard » pour le bibi du matin, pas avant 7h30. Je ne fus « mûr » pour ma sieste du matin que vers 10h à 11h au lieu de 8h et on arriva tard chez Nanou. Mais comme il pleuvait, cela ne frustra pas trop Maman. Elle devait aller voir Kolina, mais son projet était tombé à l’eau…
Je n’arrivai pas bien à manger aujourd’hui, à cause de cette nouvelle dent… Ni le matin avec Maman, ni à midi et au goûter avec Nanou, ni le soir avec Papa… J’étais toujours très constipé, ce qui commençait à inquiéter mes parents, habitués à mon transit de compétition !
Maman commençait à vendre des articles d’équitation pour lesquelles elle avait mis des annonces, depuis plusieurs semaines, sur Leboncoin. La période étant difficile pour elle financièrement, elle ne crachait pas sur quelques euros de plus, par-ci par-là.
Samedi 10 novembre
Maman avait, de nouveau, une grosse journée de travail. Papa, quant à lui, m’amena chez Mamie, c’était notre rituel du samedi. On est ensuite rentré à la maison tous les trois en même temps, synchro :-).
Pour ma part, ça n’allait pas trop, je ne pouvais toujours pas manger, j’avais trop mal dans la bouche. Ma digestion était toujours complètement déréglée… Du coup, pour que j’ai quelque chose dans le ventre, Papa m’a fait des bibis en guise de repas. Je m’en suis descendu trois gros dans la journée, en comptant celui du soir, et en plus de celui du réveil. Ça passait tout seul… C’était doux, rassurant, ça me calmait vraiment, physiquement et psychologiquement… J’ai fini par me vider littéralement : trois bibis, trois « cacas bombes », comme les appelaient Nanou et Maman !!! Et un dernier le soir, avant le dodo. J’étais KO…
Dimanche 11 novembre
Maman finit enfin de taper les textes sur la maternité pour l’anniversaire de Oma. Elle était contente. Elle y avait passé tous ses temps de « traite » depuis une semaine et son objectif était atteint :-).
En fin de matinée, elle partit voir Kolina, qu’elle n’avait pas put voir vendredi à cause de la météo. Elles firent une belle balade à la plage. En rentrant, Maman mit Kolina dans le pré à l’entrée de l’écurie pour qu’elle puisse se rouler et brouter un peu, si elle en avait envie, pendant que, de son côté, elle rangeait les affaires. Cette coquine de Kolina passa la tête sous les fils jusqu’au garrot pour aller brouter. Maman la repoussa une première fois dans le parc. La seconde fois, Kolina força le passage et partit au galop à l’autre bout de l’écurie. Maman la récupéra très calmement et la remit dans son paddock, sans rien exprimer d’autre que son mécontentement muet. Pas de câlin, pas de friandises. Et elle repartit ranger le reste des affaires. Kolina, surprise par cette réaction, se mit à hennir : elle appelait Maman ! Finalement, Maman y retourna et lui expliqua qu’elle n’avait pas de droit de sortir du parc et de galoper en liberté dans l’écurie. C’était comme ça. Il y avait des règles dans une écurie, sinon c’est le « bordel ». Elle lui fit des caresses et lui donna les pommes, le pain, les granulés, comme à chacune de leurs séparations.
Maman passa le reste de l’après midi à ranger la maison pour la sécuriser. Le coin du chat, la cheminée… Je pouvais désormais y accéder sans avoir accès à ce qui pouvait être dangereux pour moi. Elle tria aussi mes vêtements, car, de nouveau, un certain nombre d’entre eux étaient devenus trop petits. Comme je n’étais pas très, très en forme ces jours-ci, mes parents préférèrent me garder tranquillement à la maison… Ainsi s’achèva mon 10ème mois, très « denté » !