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MON EXPERIENCE DE L’ALLAITEMENT III : allaitement mixte et suite de la diversification (12-24mois)

Je vais, dans cette troisième partie sur l’alimentation de mon bébé, vous parler davantage d’aliments solides et liquides que seulement d’allaitement. Mais comme j’ai encore tiré mon lait un certain temps durant cette deuxième année de vie d’Angelo, je garde ce texte dans la rubrique « allaitement ». 

Je divise cette année en deux grandes phases car elles se sont passées vraiment de façon différentes. D’abord de janvier à juin 2019 (de ses 12 à 17 mois), puis de juillet à décembre 2019 (de ses 18 à 24 mois).

I. DE 12 à 18 MOIS : LA FIN DE L’ALLAITEMENT

A. De nouveaux aliments à introduire, 

sur les conseils de notre diététicienne

1. Les protéines animales

– fromages au lait non pasteurisé 

Nous les avons utilisés rapidement, car il en existe beaucoup et cela nous permit de diversifier les fromages de chèvres et de brebis (moins nombreux que ceux de vache). Je signale que nous consommons le minimum de produits contenant du lait de vache.

– blanc d’oeuf cuit

L’albumine est possiblement allergène, donc ne pas donner avant un an. 

Enfin, je peux cuisiner pour Angelo avec des œufs entiers : oeufs durs, crêpes, omelettes, gratins, etc. 

– viande (possible)

Mais pas pour Angelo, il est végétarien, voir paragraphe ci dessous sur le végétarisme.

– poisson (possible)

Idem que pour la viande.

– crustacés, fruits de mer (possible)

Idem que pour la viande.

2. De nouveaux fruits

– fruits à coques : 

amandes, noisettes, noix, arachide, coco… 

Ils peuvent se donner dans des yaourts, sous forme broyée ou de pâte pure, ou alors par l’intermédiaires des laits végétaux.

On en a utilisé énormément aussi. Des amandes, noix et noix de cajou à croquer au petit déjeuner et au goûter. Des copeaux de coco ou d’amandes ou de noisettes dans des gâteau ou des smoothies. De la purée d’amandes et de noisettes dans les yaourts et smoothies au fruits, au goûter. Ce sont des fruits riches en protéines, en bonnes graisses et pauvres en sucres rapides. Donc de très bons aliments pour un enfant en croissance, mais aussi pour les adultes ! Le Papa d’Angelo est un adepte des amandes à croquer depuis des années. Moi j’adore les purées d’amandes et de noisettes, ainsi que les noix à croquer.

– pas encore de soja !

Dommage, car c’est un aliment que j’utilise beaucoup pour moi, sous diverses formes. Je vous ferai une parenthèse au sujet du soja en II.

– agrumes : 

oranges, mandarines, citrons… 

Ce sont des fruits compliqués à introduire du fait de leur acidité. Angelo voulait bien sucer le jus de la mandarine, mais plus difficilement croquer un quartier. J’ai fait des tartes au citrons où le citron est préparé dans une mousse (genre de « lemon curd » diététique) qui cache un peu l’acidité du fruit pur.

– fruits exotiques : 

ananas, mangue, fruit de la passion, etc. 

On a essayé la mangue et les kiwis, qu’il aime beaucoup. Le kiwi est généralement mélangé à la banane pour limiter l’acidité, à moins qu’il soit très mûr et du coup doux et sucré.

– fruits rouges : 

fraises, framboises, cassis, myrtilles, groseilles… 

Crus et entiers, ce sont des fruits qu’il fut difficile à faire manger à Angelo, du fait de leur l’acidité. Ayant des fraises et des framboises au jardin, je n’ai pas acheté et testé les autres fruits rouges. Mais en smoothie, avec du yaourt ou fromage blanc, avec de la cannelle, de la vanille, il adorait au goûter.

3. Remarques sur le « végétarisme »

Je ne pense pas vous avoir déjà expliqué ailleurs dans les textes sur la maternité, la raison de mon végétarisme. Bien que j’aie écrit plusieurs textes sur les bonnes raisons de devenir végétarien…

Je suis végétarienne par idéologie. J’ai commencé à 15 ans, puis j’ai eu des périodes avec et d’autres sans aliments issus d’animaux morts. J’en veux à mes parents (même s’ils n’y sont pour rien) de m’avoir donné le goût de la viande et du poisson, c’est-à dire et de m’avoir appris à aimer en manger, sans prendre conscience de ce que c’était réellement : des morceaux animaux morts, animaux élevés et abattus (ou pêchés) dans des conditions inhumaines!!! 

Les années avant ma grossesse, j’étais de nouveau sérieusement végétarienne, suite au développement de mon éveil spirituel. Pendant ma grossesse, par contre, mon corps m’a donné des envies irrépressibles de viande (que je n’aurais jamais eues si je n’avais pas son goût en mémoire…). J’ai remangé de la viande, même rouge (donc de mammifères), me disant que mon corps me le demandait pour mon bébé. J’étais très carencées en fer, comme beaucoup de femmes enceintes, même carnivores.Je vous avoue que pendant la grossesse, mon sens moral et mon éthique son passés au second plan derrière mon bébé !!! Je pense que c’est normal, on est dans une bulle, à deux. Plus rien n’existe en dehors… 

Après l’accouchement, grosse reprise de conscience, grande reconnexion spirituelle avec l’Univers, le grand Tout, la Nature, notre mère la Terre, etc. Impossible d’avaler une bouchée de viande, de poisson ou de tout organisme animal mort ou vivant. Et c’est toujours ainsi aujourd’hui, plus de deux ans après la naissance d’Angelo.

Pour l’instant je ne suis pas vegan pour deux raisons (voir trois). 

La première c’est que j’ai tendance à être extrême et à passer d’un extrême à l’autre. Or la vie se targue de m’apprendre, année après année, à quel point vivre dans les extrêmes est nocif. L’équilibre se trouve dans la voie du milieu, d’après le Bouddha. Cette simple phrase, pleine de sagesse, m’interpelle régulièrement quand j’ai tendance, encore aujourd’hui, à être trop « jusqueboutiste » ! Je ne veux pas devenir vegan extrême, car je ne suis pas d’accord avec certains de leurs avis et combats sur la condition animale. Je ne rentrerai pas dans les détails sur ce sujet ici.

Je sais (pour y avoir travaillé) que les filières du lait sont couplées aux filières de viande. Car pour avoir du lait, une femelle mammifère doit avoir un petit, qu’on lui enlève à la naissance et qui finit en viande… J’ai encore un peu de chemin à faire pour arriver à avoir une démarche plus éthique et en accord avec mon idéologie à ce sujet, je le sais. 

Je sais qu’il existe des élevages, non intensifs, qui laissent le petit avec la mère et ne prennent que le lait en surplus. Un peu comme moi, quand je donnais mon lait au lactarium. Il existe des races laitières, sélectionnées depuis des dizaines, voir des centaines d’années pour leurs qualités laitières, chez lesquelles les femelles qui sont capables de produire beaucoup plus de lait que ce dont a besoin le petit pour grandir jusqu’au sevrage naturel. Mais je ne sais pas aujourd’hui comment accéder à ce lait là, je ne suis pas dans une zone d’élevage et encore moins d’élevage laitier. Il faut que je me renseigne sérieusement sur la question. Mais cela me conforte dans le fait qu’on peut avoir accès à des protéines animales dans une démarche éthique, en respectant le plus possible l’animal et ses petits. À creuser…

La deuxième raison, c’est que j’ai peur des carences. Je ne m’y connais pas assez en algues et diverses graines pour avoir une alimentation végétalienne à 100%. Je sais que c’est possible et très sain de ne consommer que des protéines végétales, mais il faut savoir extrêmement bien doser les protéine végétales provenant des différentes sources (céréales, graines, légumineuses, algues…) pour ne pas avoir de carences. Pour ce qui est de mon fils, cet argument pèse encore plus dans la balance. J’ai la conviction qu’il a besoin de protéines d’origines animales pendant sa croissance. Je ne veux pas risquer de le carencer en utilisant exclusivement des protéines végétales. 

Et puis, il y a une autre raison le concernant, pour ne pas enlever les œufs et les produits laitiers de son alimentation. Je ne veux pas lui rendre sa vie sociale future trop compliquée. Enlever la viande et le poisson, c’est assez simple, si l’on sait où il peuvent se cacher dans des plats cuisinés (lardons, surimis, thon en miette, etc, dans des tartes, lasagnes, sandwichs, pâtes prêtes à consommer). Mais enlever les produits laitiers (notamment le fromage) et les œufs, c’est plus compliqué… Les yaourts et le lait, c’est plus facile, car il existe de très bon substitutifs végétaux. 

Du coup, quand il ira à la cantine, ou mangera ou goûtera chez des amis, je ne veux pas lui rendre la vie impossible. Imaginez un gâteau d’anniversaire, plein de blanc d’oeuf et de crème chantilly ! Ai-je le droit de l’en priver ??? Que mangerait-il à la place ? Des yaourts au soja ? Pas très crédible. Je ne veux pas être une mère privative. De quel droit le serais-je ? C’est son corps, son esprit, sa vie. Je suis juste là pour lui apprendre à faire des choix, en connaissance de cause et en son âme et conscience. Je veux lui laisser son libre arbitre – du moins, dès qu’il sera en aptitude à s’en servir avec discernement – en ce qui concerne ce qu’il met dans son assiette !

Pourquoi lui imposer le végétarisme, pourrait-on me reprocher ? (et m’a-t-on déjà reproché !) 

Je ne veux pas faire avaler à Angelo des cadavres d’animaux sans qu’il en ait conscience. C’est un être hypersensible qui, je pense, sera proche des animaux comme moi. Je veux qu’il sache et qu’il choisisse en connaissance de cause, comme je l’ai écrit quelques lignes plus haut. Je lui expliquerai dès qu’il sera en âge de bien comprendre. 

Il n’y aura pas de risque d’allergie, si jamais il choisit de quand même manger de la viande, étant donné qu’il mange déjà des produits issus de mammifères. Et pour le poisson et les fruits de mer, certaines personnes développent des allergies, bien qu’elles en aient mangé enfant, donc cela n’a rien à voir. 

Son papa mange de la viande et du poisson mais respecte mon choix. Il ne mange pas ces aliments devant le nez d’Angelo. Et si cela devait arriver à l’avenir, on lui expliquera que pour l’instant que c’est pour Papa uniquement. Il comprendra. 

On lui explique déjà, lorsqu’on sale ou sucre certains de nos aliments et qu’il en veut aussi, que c’est pour les grands et pas pour les petits. Il répète : « Pour les grands, pas pour les petits », sans faire aucun caprice. C’est comme pour le café ou les boissons très chaudes, il comprend que ce n’est pas (encore) pour lui. Finalement, rien d’anormal, cela fait des mois qu’on utilise des ciseaux, couteaux et autres outils et substances dangereuses devant lui, en lui expliquant bien que nous pouvons nous en servir car nous sommes grands, mais que nous faisant attention, car c’est dangereux, et que pour l’instant, ça lui est interdit. 

En mon âme et conscience, je sens que je fais le bon choix et qu’il me sera reconnaissant de l’avoir préservé d’aimer involontairement, le goût de cadavres d’êtres vivants si proches de lui !!!

B. Une étape mitigée…

Deux sources de « soucis », entre ses 12 et 18 mois :

– mon allaitement qui se ralentit à vu d’oeil, d’où la nécessité de trouver d’autres alternatives

– des repas « solides » longs et compliqués, à cause des dents surtout, mais pas seulement…

1. Ma production de lait se ralentit à vu d’oeil, d’où la nécessité de trouver d’autres alternatives.

En janvier, après les vacances de Noël, j’ai repris le travail de façon plus intensive, comme c’est en général le cas chaque année. Cela engendra de la fatigue, beaucoup moins de temps libre et, du coup, du stress supplémentaire. Me retrouvant dans l’impossibilité de tirer mon lait à midi tous les jours (bien que je m’évertuais à continuer matin et soir, coûte que coûte), ma production baissa petit à petit. On atteignit un point de déséquilibre qui m’inquiéta énormément, même si je me savait qu’il devait arriver un jour : Angelo, avec ses deux bibis de 300 mL quotidiens, buvait plus que ce que je produisais… Mes réserves allaient s’épuiser très vite, même si je faisais une croix sur mes dons au lactarium. La dernière collecte avait d’ailleurs eu lieu le 7 janvier, 4 jours avant le premier anniversaire d’Angelo… C’était symbolique.

Comme Angelo ne pouvait pas encore ingérer de soja, j’avais trois possibilités pour passer à un allaitement mixte, c’est-à-dire pour compléter mon lait avec un autre lait (un biberon sur deux par exemple). Le pédiatre (vu le 14 janvier), ainsi que la sage femme (vue un peu plus tard, le 7 février), m’ont tous deux déconseillés les laits non maternisés. J’avais proposés des laits d’origine animale : chèvre ou brebis, à défaut de trouver du lait de jument, pourtant le plus proche du lait maternel (notamment parce que le cheval est un mono-gastrique comme l’humain et non un ruminant). Mais ils me les ont déconseillés, notamment en raison des protéines qui ne sont pas les mêmes que celles du lait maternel humain et inadaptés à un intestin de nourrisson (humain). 

Quant aux « laits » végétaux, qui n’ont de lait que la couleur et qu’il serait plus juste de nommer « jus », comme le soja n’était pas encore autorisé, il ne restait que les « laits » de céréales (avoine, riz, épeautre…) et ceux d’oléagineux (cajou, amande, noisette…). Mais ils ne contiennent pas du tout les mêmes nutriments qu’un « vrai » lait, destiné à faire grandir un bébé mammifère… Ils manquent de protéines, de vitamines et d’autres éléments nécessaires à une croissance optimale.

Je n’étais pas super convaincue par leurs arguments, mais je ne voulais pas risquer de provoquer des carences à Angelo qui avait déjà un régime différent de la « normale », du fait de mon choix qu’il soit végétarien jusqu’au jour où il sera capable de choisir s’il veut le rester ou pas, en connaissance de cause.

J’ai suivi les conseils des « professionnels », tout en me disant que ce serait limité dans le temps et que je suivrais bientôt de nouveau plutôt mon ressenti. Du coup, j’ai acheté des laits de chèvre et de brebis maternisés. Maternisé, cela signifie en réalité « trafiqué » pour la bonne cause : les grosses protéines indigestes sont fractionnées ou remplacées par de plus petites et le lait est enrichi avec tout un tas de vitamines et de minéraux savamment dosés pour une croissance optimale…

J’ai aussi tenté un lait végétal maternisé. Mais là, grosse désillusion. Le lait était verdâtre quand on a préparé le premier biberon ! Je fus si étonnée que je suis retourné à Biocoop, où je l’avais acheté pour leur demander si la poudre n’avait pas tourné !!! Non, non, c’était tout-à-fait normal… Les protéines végétales ajoutées pour équilibrer la composition de la boisson sont faites de spiruline, une algue verte. D’où la couleur. Sauf que donner du lait vert à mon bébé, j’y suis tout de suite allée à reculons ! Et Angelo n’a pas aimé. Je ne sais pas si c’était dû au goût ou s’il percevait mon manque d’enthousiasme à lui faire ingérer de la soupe d’algues en remplacement du bon lait jaune et crémeux qui sortait de ma poitrine !

Du coup, on est passé à un allaitement mixte, avec du lait maternisé à base de lait de chèvre et de brebis. On lui proposa son premier bibi de lait de chèvre « trafiqué », un dimanche matin, alors qu nous étions relax, le 20 janvier, 9 jours après son premier anniversaire. Il est passé comme une lettre à la poste ! On aurait dit qu’il ne voyait pas la différence avec le lait maternel ! Mon lait aurait-il des similitudes avec celui d’une chèvre ??? Pas si impossible ! Lors d’un camp de randonnée équestre à l’indienne, mon surnom avait été « chèvre sérieuse »… Je vous passerai les détails de l’origine de ce nom, mdr 😉 ! Ce qui est drôle, c’est que je connais le lait de chèvre depuis mon enfance, car j’ai fait de nombreux séjours dans une ferme très « écolo » et minimaliste et j’y trayais les chèvres à la main, pour faire de leur lait des crottins. Bref, laissons de côté ces anecdotes…

Angelo connaissait déjà bien le goût du lait de chèvre et du lait de brebis étant donné qu’il mangeait déjà des yaourts et fromages qui en sont issus. Ainsi je n’avais aucune inquiétude sur la bonne digestibilité de ce lait de sa part. Quand au goût, il me prouva qu’il y adhérait complètement. 

Ainsi, à partir de ce moment là, je fus moins stressée au sujet de la baisse de ma production laitière. De toute façon, je la savais inéluctable… 

En réalité, quand j’avais commencé l’allaitement, je m’étais fixé une première échéance : 6 mois. Conformément aux recommandations de l’OMS, qui expliquent que le lait maternel est le meilleur aliment pour un enfant pendant au minimum ses 6 premiers mois.

Arrivés aux 6 mois, j’avais encore énormément de lait. J’ai arrêté l’allaitement au sein, qui ne nous convenait plus, ni à Angelo, ni à moi. (voir textes précédents sur mon expérience de l’allaitement I et II). Mais je tirais un litre par jour, plus ce qu’Angelo réclamait, ce qui me permit de faire des dons au lactarium. 

C’est la raison pour laquelle j’ai continué 6 mois de plus. La machine marchait à merveille (je parle de la mienne, avant de parler du tire-lait !). Et malgré la fatigue et la contrainte quotidienne du tire-lait (4 fois, puis 3 fois par jour), j’étais fière de produire cet or blanc à profusion et d’en faire profiter le principal destinataire ainsi que d’autres bébés anonymes qui en tireraient que des bénéfices, eux aussi.

Ce fut donc que vers 12 mois d’allaitement, que la machine se mis à fonctionner moins bien. Je tirais trop sur mon corps, qui devait être sur tous les fronts à la fois. Des journées de ministres et des nuits toujours chaotiques (notamment à cause des dents, voir détails dans la partie suivante). Je souffrais d’une fatigue et d’un stress devenus chroniques et qui risquaient de m’amener tout droit vers le burn-out. Mon travail à l’extérieur était beaucoup plus intensif, je n’avais souvent plus de pause à midi. Je regardais ma montre du lever au coucher, mais aussi la nuit lors des multiples réveils d’Angelo. Je tirais mon lait matin et soir, et encore le midi quand je ne travaillais pas le matin, ce qui me faisait courir avant la reprise des cours. Je m’occupais de mes chevaux autant que je le pouvais, pour ne pas qu’ils se sentent abandonnés. J’avais des grosses contraintes au terrain, où mes dizaines voir centaines de plantations avaient besoin d’arrosage… Ne disposant pas encore de système d’irrigation, je remplissais des bouteilles à la maison, les amenais en voiture et arrosais chaque pied à la bouteille ! Un boulot de Titan, hebdomadaire, voir bi-hebdomadaire. Je m’astreignais aussi à préparer moi-même tous les repas d’Angelo. Je ne voulais pas de petits pots industriels, car je n’avais pas une réelle confiance en leur composition… exactement comme pour les laits maternisés ! J’achetais des légumes, des fruits et des œufs bios chez les producteurs du coin, le reste à Biocoop, et je cuisinais tout. 

Ma vie était devenue une longue liste de contraintes du lever (trop tôt) au coucher. Avec des nuits très, très, très souvent interrompues… J’étais au bout du rouleau et mon corps n’arrivait plus à être aussi généreux que les mois précédents. Je le comprenais parfaitement malgré la grosse frustration que ce manque de productivité provoquait chez moi…

Les mois passèrent ainsi, à lutter en permanence contre la fatigue chronique et à supplier mon corps de produire encore un peu chaque jour de ce précieux élixir, je dirais même de cet élixir sacré… J’introduisis quand même, certains jours, dans les menus d’Angelo, quelques pots de légumes et des compotes achetés dans le commerce. Mais que du bio, sans additifs (sel, sucre et autres exhausteurs de goût, conservateurs, améliorants de texture et que sais-je encore…). Je gagnais ainsi quelques minutes précieuses, je dirais même vitales, pour sortir de cette phase critique de pré-burn-out. 

Puis arriva la date fatidique du 18 mai 2019, Angelo avait à peine 16 mois… Mon père nous quitta brutalement, sans prévenir. Crise cardiaque sans retour. 

J’ai passé avec Angelo une semaine dans la maison familiale. J’en avais besoin, pour faire mon deuil. Et je voulais rester auprès de ma maman, avec mon petit ange, pour amener de la vie et de l’espoir dans cette maison touchée par la mort et la tristesse.

Je fus très affectée par cet événement. Les émotions fortes qu’il déclencha me remuèrent autant dans mon âme que dans ma chair.

Mon papa était parti dans la nuit du samedi 18 mai au dimanche 19 mai. Dimanche 19, j’étais sur place avec Angelo et son Papa. Mon propre papa a eu la chance de mourir chez lui, comme il le souhaitait. Nous avons aussi respecté son vœu de rester dans sa maison, entouré de ses proches jusqu’à la cérémonie de l’enterrement. 

Pendant cette période de « veille mortuaire », je suis restée beaucoup à ses côtés, dans la chambre où était sa dépouille. Je crois en l’immortalité de l’âme. Non pas parce que je pratique une quelconque religion et crois en certains dogmes. Non, parce que je le sens au fond de mon cœur. Je lui ai beaucoup parlé, énormément… Je sais que les personnes qui meurent brutalement mettent parfois du temps à comprendre qu’elles sont mortes. Elles peuvent rester longtemps dans un entre-deux inconfortable, où elles se croient encore en vie, dans leur vie terrestre d’avant. Je lui ai donc expliqué plusieurs fois ce qui lui été arrivé. Je lui ai aussi manifesté ma joie, pour lui, d’avoir pu mourir sans longue maladie, sans dépendance, sans soins contraignants et douloureux. Exactement comme il le rêvait ! J’étais réellement immensément heureuse pour lui qu’il ait pu partir de cette façon. 

Mais encore fallait-il qu’il puisse désormais rejoindre la lumière. Je lui parlais de tout cela… Je lui dit de prendre son temps. De profiter encore de cette maison qu’il aimait tant, de son épouse, de ses enfants, ses frères et petits enfants qui y étaient tous rassemblés pour lui dire adieu. Mais surtout pour l’accompagner dans ce départ si important, si primordial, si existentiel…

J’étais remplie à raz bord d’émotions intense. Un amour tellement grand, une reconnaissance aussi, mêlées inexorablement au chagrin de la séparation, si brusque… C’était la fin de quelque chose, une page de ma vie, de nos vie se tournait. Nos existences de ne seraient plus jamais comme avant cet évènement. On ne se verrait et on ne dialoguerait plus jamais par l’intermédiaire de nos corps physiques. Il fallait l’accepter, tourner cette page sans amertume, ni regret. La brutalité de l’évènement rendait la chose évidemment plus difficile.

Quel rapport avec l’allaitement ?

J’ai continué à tirer mon lait pendant cette semaine hors du temps. Et mon lait tourna dans le frigo !!! Le stress, sans doute, les émotions, le profond choc émotionnel qui retentissait dans ma chair… Ma maman y vit le signe que je devais arrêter (enfin !) de pomper mon corps ainsi. Elle trouvait cela ridicule. Il est vrai que je ne tirais plus grand chose. Parfois que 20 ou 40 mL (deux fois par jours), alors qu’en été 2018 je tirais 250 mL, à chaque traite, et ce quatre fois par jour ! 

Je me dis que c’était réellement une occasion décisive pour tourner aussi la page de l’allaitement… J’ai encore tiré une semaine ou deux après, je ne me souviens plus exactement. Puis j’ai définitivement arrêté l’allaitement d’Angelo…

2. Des repas « solides » longs et compliqués, à cause des dents surtout , mais pas seulement.

Entre ses 6 et ses 12 mois, c’est-à-dire depuis le début de sa diversification, Angelo adorait manger solide à la cuillère et avalait goulûment tout ce qu’on lui présentait, au grand étonnement de son public. Nous étions même venus à nous faire du souci, en comparant les quantités qu’il pouvait ingérer à ce que mangeait d’autres enfants à son âge (cousins germains et plus éloignés). Mais le pédiatre me rassura, lors de la visite des 1 an, le 14 janvier. S’il mangeait, c’était qu’il en avait besoin. A cet âge, les enfants n’étaient pas gourmands, à condition de ne pas leur donner de sucre (nutriment addictif qui créé une dépendance plus forte que la cocaïne ! Si, si, c’est prouvé scientifiquement). Angelo allait se réguler au cours du temps. Il ne faut pas le rationner.

D’un coup, à partir d’un an, les repas devinrent compliqués. Bien souvent, Angelo ne voulait pas ouvrir la bouche. Sinon, il recrachait les aliments ou les gardait dans la bouche durant un temps infiniment long. Les repas devinrent un chemin de croix ! 

La raison : les dents perçaient les unes après les autres, lui provoquant douleur et inconfort. Certes, il ne mangeait encore presque que des purées, mais le contact avec l’aliment, avec la cuillère (pourtant en plastique) et l’acidité de certains aliments (compotes, yaourts) devaient le faire souffrir à longueur de repas…

C’était notre vision des choses, à moi et à Jean-luc, le papa d’Angelo. 

Laetitia, la nounou d’Angelo, qui avait vu bien d’autres enfants atteindre cet âge, nous parla de « crise » liée à l’affirmation du caractère. Ne pas manger était une façon de s’affirmer face au parent nourrisseur, de ne plus être que le bébé passif et soumis au desiderata de ses parents nourriciers… Avec elle, il finissait par manger. Elle le menaçait de tout enlever, elle retournait sa chaise pour le punir, comme s’il était au coin, et ça marchait. Il pleurait et finissait par manger, de bon cœur, paraît-il…

Nous n’étions pas favorable à cette méthode. Je l’ai, certes, moi-même expérimenté quand je n’en pouvais plus, mais cela ne marcha pas. Je montais en pression, m’énervais. Angelo le sentait évidemment et le conflit s’envenimait. Cela ne l’encourageait pas du tout à manger et moi ça me mettait les nerfs en pelote !

Je sentais que la sanction n’était pas la bonne solution, en tout cas dans ma relation avec mon bébé. Jean-Luc était d’accord avec mon ressenti. Pour nous, si Angelo manifestait de la résistance, c’était pour nous montrer que quelque chose n’allait pas. Comme il ne pouvait pas parler, il faisait avec ses moyens. Comme les chevaux qui deviennent rétifs ou dangereux à cause d’un inconfort, d’une vraie gêne, ou même d’une forte douleur. Pour nous, Angelo avait « bobo à la bouche » et cela faisait du repas un moment qu’il redoutait.

Au cours de cette période, il eut droit à des montées de fièvre et à la varicelle, qui ne firent que rendre plus difficiles les prises d’aliments solides, du fait du mal-être et de la souffrance…

Petit aperçu, sur quelques semaines, de la galère des repas, liée aux dents, mais pas seulement !

– Dimanche 10/02/2019 : 

Tous les repas de la journée sont compliqués avec moi (Jean-Luc est parti à la montagne samedi soir).

– Lundi 11/02/2019 (13 mois) : 

Angelo a de la fièvre (38°), il n’est pas bien, mais dort correctement.

– Mardi 12/02/2019 : 

Toujours de la fièvre (38° le matin, 39° à midi). Le soir, la nounou l’amène chez le docteur (je suis au boulot), c’est un rhume viral. Le soir il n’a pas de fièvre. Maëlys, la fille de la nounou, a une otite et 40° de fièvre…

– Mercredi 13/02/2019 : 

arrivée de Oma, ma maman. Nanou ramène Angelo à la maison, le soir, avant mon retour. Je ne sais pas exactement comment se sont passés les repas.

– Jeudi 14/02/2019 :

Angelo va mieux, mais le soir il ne veut pas manger avec Oma. Il décharge de 22h à 23h. Il a été gardé toute la journée par Nanou et le soir par ma maman, ce n’est pas comme d’habitude..

– Vendredi 15/02/2019 :

Réveil 9h, ce qui n’est pas son habitude non plus ! Il récupère. Journée chez Nanou. Le soir, il est mieux avec Oma, il s’habitue.

– Samedi 16/02/2019 :

Il est en pleurs quand je pars travailler le matin et qu’il doit rester avec Oma. Il mange chez Nanou à midi et elle vient aider ma maman pour lui donner le goûter. Le repas du soir se passe mieux avec Oma.

– Dimanche 17/02/2019 :

Repas du soir avec Jean-Luc, difficile. Il a les fesses hyper entamées, au point de ne pas vouloir s’assoir dans le bain. C’est le signe que les dents travaillent fort. Ça excuse tous ses « caprices » des jours précédents…

– Lundi 18/02/2019 :

Il a très mal aux dents et le cucu à vif…

– Mardi 19/02/2019 :

Angelo garde ses repas dans la bouche chez Nanou. Elle le gronde, il mange nickel… Le soir, je suis malade à mon tour (39° de fièvre) ; je suis épuisée et ne supporte rien.

– Mercredi 20/02/2019 :

Angelo chante avant sa sieste et imite Oma, sa grand-mère musicienne. Les fesses vont mieux, grâce à une nouvelle crème, notamment : l’oxyplastine.

– Jeudi 21/02/2019 :

Départ de Oma le matin. Pas trop de souci aux repas avec Nanou toute la journée. Les dents lui font moins mal.

– Vendredi 22/02/2019 :

RAS. Grosse journée chez Nanou. Début du dodo après le repas chez Nanou, je ne le récupère qu’à 21h

– Samedi 23/02/2019 :

Balade à la plage avec moi le matin. Repas chez Nanou. Bain avec moi.

– Dimanche 24/02/2019 :

Visite aux chevaux avec sa marraine Graziella. A midi, comédie où il garde en bouche, je gronde, ensuite il mange nickel… Goûter chez Mamie Yvonne. Le soir, pas faim.

– du Lundi 25/02/2019 au Vendredi 1/03/2019 :

Nous passons la semaine à Font-Romeu. Angelo mange plutôt bien. Il veut par moment tenir la cuillère. Je le fais manger un peu comme ça du coup. On revient au Barcarès vendredi soir

– Dimanche 3/03/2019 :

RAS. Besoin de berçage pour le dodo le matin et l’après midi.

– Lundi 4/03/2019 :

RAS. Retour chez Nanou pour la semaine

– Vendredi 8/03/2019 :

Jean-Luc rentre du ski tard, c’est moi qui vais chercher Angelo chez Nanou.

– Samedi 9/03/2019

Angelo reste avec Jean-Luc, il mange moyen toute la journée avec Papa. Il a deux boutons sur la tête… Repas du soir avec moi, difficile.

– Dimanche 10/03/2019

Angelo se réveille avec plus de boutons que la veille sur la tête et de la fièvre (38,5°). On suspecte la varicelle… Le repas de midi est long (avec moi). Le soir, il ne veut pas manger (avec son Papa). La nuit est agitée. A 3h, il pleure beacoup, ses boutons le démangent, on ne sait pas comment le soulager. Il ne se rendort qu’à 4h30. Rebelotte à 6h, ne se rendort qu’à 8h30.

– Lundi 11/03/2019 (14 mois)

Jean-Luc qui prend sa journée pour garder Angelo qui est malade. Journée chaotique : pas de vraie sieste, ni le matin, ni l’après-midi. Jean-Luc l’amène chez le médecin le soir, c’est bien la varicelle. Il prescrit un traitement antihistaminique, pour calmer les démangeaisons qui le rendaient fou la nuit passée. Mais c’est trop tard pour l’acheter ce soir, les pharmacies sont fermées après le médecin. Le soir, quand je rentre, à 21h, il ne dort pas. Il ne s’endort qu’à minuit. Il se réveille à 1h30, puis se rendort qu’à 3h. On a fini par le laisser pleurer un peu, car rien ne marchait pour le calmer.

– Mardi 12/03/2019

Il reste avec son papa, toujours en congés. On commence les antihistaminiques. Cela se passe mieux que la veille, mais il a toujours de la fièvre.

– Mercredi 13/03/2019

Troisième jour avec Papa. Il mange peu : que des yaourts nature et des bibis. Il a mal à la bouche, sans doute à cause de boutons qui y sont apparus là aussi…

– Jeudi 14/03/2019

C’est au tour de Jean-Luc d’être malade ! Crise de vertige. Angelo retourne chez sa nounou. Je le récupère le soir. Il me fait un peu de comédie pour le dodo. Je le laisse pleurer 30 secondes. Il s’endort sans suçu, car a mal à la bouche.

– Vendredi 15/03/2019

Lors de la sieste du matin, il me fait la comédie. Je laisse pleurer 2 minutes, il s’endort sans suçu. Je le récupère de nouveau à 21h chez sa nounou. Pas le choix, Jean-Luc est HS

– Samedi 16/03/2019

Encore chez Nanou toute la journée…

– Dimanche 17/03/2019

Les choses s’arrangent. Repas difficile avec moi à midi, mais nickel le soir avec son papa, qui va mieux lui aussi.

– Lundi 18/03/2019

Angelo chez Nanou. Il est pénible au repas de midi, Mais nickel au goûter, puis le soir aussi avec Papa. Toute la semaine je ne lui fais que des repas lisses (mixés) pour qu’il ait moins mal à la bouche.

– Jeudi 21/03/2019 

Premier matin où il mange une crêpe (au lait végétal d’amandes). Le soir repas nickel avec son papa.

– Vendredi 22/03/2019

Le matin, il mange une crêpe entière. A midi : une demie pyramide de fromage. Au goûter : que du yaourt. Le soir : un peu de butternutt avec Papa, puis une compote entière avec moi, quand je rentre. Je lui parle beaucoup pendant le bibi du soir.

– Samedi 23/03/2019 

Journée avec Papa. Angelo mange moyen, mais ce n’est pas catastrophique. Le soir, bibi avec moi.

– Dimanche 24/03/2019

Repas de midi avec moi correct : que des légumes et ½ yaourt. Goûter et dîner avec Jean-Luc : se passent bien, mais pas énorme en quantité.

– Lundi 25/03/2019

On évite toujours les morceaux. Chez nounou, repas correct. Le soir aussi avec son Papa. Je rentre tard, mais câlin avec moi en rentrant.

– Mardi 26/03/2019

Il garde la nourriture en bouche au début, on le fait cracher, puis il mange bien.

– Mercredi 27/03/2019

Il mange super bien à midi avec Nanou.:-)

II. DE 18 MOIS À 24 MOIS : 

VERS UNE ALIMENTATION DE « GRAND »…

A. Nouveaux aliments à introduire, 

sur les conseils de notre diététicienne

1. Les légumineuses (en purée)

-lentilles (corail, vertes, noires)

-pois chiches

-pois cassés

-…

Angelo a adoré tout de suite la purée de n’importe lequel de ces aliments. Il aima aussi beaucoup le riz mélangé à des lentilles entières bien cuites. Je fais toujours tremper les pois une nuit dans de l’eau et les cuis à feu doux jusqu’à ce qu’ils soient bien tendres au milieu. Ce n’est pas l’idéal pour l’index glycémique, mais cela permet d’avoir des purée bien lisses et, si les pois sont entiers, qu’il les mange sans difficulté.

2 Le soja : enfin ! sous ses diverses formes

– lait

ou plutôt jus, très riche en protéines végétales. `

Nous achetons des laits sans ogm, bios. Je m’en sers pour les bibis du coup, mais également pour les bouillies de flocons d’avoine, de semoule, les crêpes, les gratins, les smoothies, etc.

– yaourts

nature ou aux fruits (mais lisses). Angelo fait souvent la comédie quand ce sont des yaourts au fruits avec des morceaux dedans ! Chez la nounou, il finit cependant par les manger, étant donné qu’elle use (et elle raison) de plus de moyens de coercition que nous. 

– crème

très, très pratique pour cuisiner et donner un peu plus de consistance et de moelleux que le lait pur.

– crèmes dessert

vanille, noisette, chocolat etc… Je les utilise avec grande modération, car elles contiennent pas mal de sucre et autres substances pas bienvenue dans l’alimentation d’un tout jeune enfant. Mais Angelo les aime bien (merci le sucre!).

3. Petite parenthèse sur le soja : pour tordre le cou à une rumeur tenace mais pas tout à fait exacte

On entend et lit partout qu’il faut se méfier du soja car il contient des phytohormones, et plus précisément des phyto-oestrogènes, qui peuvent dérégler le système hormonal humain. J’ai demandé l’avis au médecin qui suit notre famille depuis 30 ans et qui fait des recherches universitaires au CHU de Clermont-Ferrand.

Pendant ma grossesse, déjà, en dehors de mes pulsions de viande, je continuais à être végétarienne et adorais les yaourts au soja. Je lui ai demandé si je pouvais en manger comme avant. Je voulais être certaine qu’avec mon nouvel état hormonal, il n’y aurait pas de risques pour le bébé. Mon corps étant gorgé d’hormones diverses et variées comme jamais, pas question d’y provoquer un dérèglement !

Elle me dit que je pouvais manger autant de soja que je voulais sans aucun risque. J’ai suivi son conseil avec confiance.

J’ai revu ce médecin, en juin 2019, un mois après la mort de mon père. Nous nous sommes instantanément rapprochées et découvert une spiritualité très proche ! Quelle belle surprise ! 

Elle m’expliqua alors en détails comment se comporte le soja dans l’organisme. Et notamment pourquoi les asiatiques, qui ont toujours mangés du soja (et non des produits laitiers) avaient des petites poitrines et jamais de cancer du sein (du moins avant de passer à un mode d’alimentation occidental…). Le soja protège en fait l’organisme du méfait de ses propres hormones (d’origine endogène) ce ceux d’hormones identiques qui assimile en ingérant des aliments issus d’animaux eux même gorgés de ces hormones (origine exogène).

Les phyto-oestrogènes du soja se fixent sur les récepteurs à oestrogènes de l’organisme empêchant alors ces hormones de s’y fixer. « Ah ! mais c’est un agoniste », me direz vous. « Il enclenche donc obligatoirement les mêmes mécanismes cellulaires que les oestrogènes ! » Ce n’est pas si simple. Pour que les hormones sexuelles déclenchent effectivement des réponses dans les cellules cibles (des seins, par exemple), il doit y avoir d’autres molécules qui reconnaissent le complexe hormone-récepteur. Ce sont elles qui permettent la réponse cellulaire. Mais le soja ne permet pas cette reconnaissance. Ainsi, les cellules ne répondent pas à la stimulation. Quant au récepteur, étant occupé il est bloqué et empêche l’action des vraies hormones (souvent présentes en trop grandes quantités et donc potentiellement pathogènes).

Le soja est donc protecteur hormonal et non pas un « perturbateur endocrinien », comme on a trop tendance à le lire partout. Et ce même pour un petit garçon ! Car manger du soja ne produira pas chez lui l’effet d’une injection d’oestrogènes, comme le pensent encore beaucoup de professionnels de santé !!! Manger du soja ne déclenchera pas chez lui la poussée des seins à l’adolescence et n’empêchera pas ses caractères sexuels secondaires de la virilité d’apparaître, tout à fait normalement !!!

4. Compléments sur les « bibis », à partir de 18 mois

Petit à petit, pour faire les biberons, nous avons changé la composition des laits. Le premier qui fut rayé de la liste fut évidemment le lait maternel, dont nous avons été définitivement en rupture de stock courant août, pour les 18 mois révolus d’Angelo. 

Puis ce fut au tour du lait maternisé de chèvre et de brebis, en octobre, lorsque Angelo fut âgé de 20 mois. J’estimais que son alimentation solide était suffisamment diversifiée pour qu’il ne risque pas d’avoir de carences, en ne buvant plus ce lait « enrichi ».

On est alors passé à des biberons 100% végétal. Comme il avait désormais droit au soja, on faisait un roulement entre le lait de soja, riche en protéines, et les autres lait (oléagineux et céréales), plus riches en glucides et lipides. La variété des laits utilisés lui apportait aussi une diversité au niveau des nutriments apportés. Je sentais que ces laits étaient désormais parfaits pour lui, j’étais en accord avec mes ressentis, pas du tout inquiète.

Nous ajoutons une demi-cuillère à café de miel dans chaque biberon. Evidemment du miel de qualité, acheté chez des producteurs locaux. 

Pourquoi du miel ? D’abord parce qu’il ajoute un goût sucré aux laits plus fades que le lait maternel ou les laits maternisés. Ensuite parce que le miel est bon pour l’immunité. Angelo se lave les dents tous les jours avec du dentifrice pour « juniors », riche en fluor et comestible. Ses dents sont ainsi protégées par d’éventuelles caries qui pourraient être provoqués par le sucre qui se trouve dans les bibi. Il boit son biberon du soir avant de s’endormir, il ne se lave donc pas les dents après.

J’écris ce texte alors qu’Angelo a 25 mois passés. Il boit toujours environ 300 mL (souvent entre 200 et 250 mL) de bibis matin et soir. Ils sont toujours composés de lait végétaux, sucrés de miel. 

Dans quelque temps, il cessera peut-être de boire celui du matin. Il aime bien, au petit déjeuner, être à table avec nous et manger des crêpes et du pain, « comme Papa », en buvant de la tisane, « comme Maman » ! 🙂 

Quant au bibi du soir, on l’arrêtera certainement quand il n’aura plus besoin (et envie) de câlins pour s’endormir et s’endormira seul en allant au lit. Cela arrive depuis longtemps pour la sieste chez la nounou, épisodiquement avec nous. 

Nous ne sommes pas pressés… Il peut prendre tout son temps. On n’a qu’une enfance, il faut profiter des bons moments qu’elle procure, car ils ne reviendront pas de cette façon, dans le reste de la vie…

B. Vers l’autonomie…tout, tout doucement

1. Il veut manger seul mais pas longtemps et pas à tous les repas !

Même s’il avait souvent envie de manger tout seul, en tenant sa cuillère, ce n’était pas la règle à chaque repas. Il commençait souvent seul et au bout d’un moment il se distrayait et il ne se passait plus rien.

Il buvait dans des bouteilles de sportif tout seul, depuis un moment, et buvait de plus en plus souvent seul au verre. Mais dans ce dernier cas, mieux valait superviser ou prévoir un verre incassable cependant !

2. Il a besoin d’occupations pendant les repas

Pendant les repas, il rechignait toujours régulièrement à manger ce qu’on lui proposait. La texture ou le goût ne lui plaisaient pas, ou alors il avait une gêne dans la bouche, liée aux dents, ou à la gorge, lorsque c’était un rhume par exemple. 

Lorsque qu’il s’agissait d’une gêne physique, nous acceptions de changer de plat pour passer à un met qui provoquait moins de douleur (texture lisse, non acide, en général)

Mais quand il n’y avait pas de gêne physique, les repas pouvaient être longs et compliqués quand même !!! Il avait besoin d’interactions. 

Chez la nounou, il mangeait avec d’autres enfants, ce qui le stimulait. Et j’avais remarqué que les seules fois où il avait mangé en grand comité (c’était très rare), il mangeait super bien. Effet d’émulation. Mais également envie de se donner en spectacle ! Il adorait avoir du public, notre petit acteur 🙂 ! 

Mais quand il était seul avec un adulte, moi ou son papa, ou ma maman ou quelqu’un d’autre qui lui donnait à manger, il fallait en général très rapidement l’occuper. Au bout de 5 minutes maximum ! Au début, on lui montrait des livres sonores, qui faisaient les bruits des animaux, le bruit de la mer, qui donnaient le nom des animaux représentés sur les dessins, etc. On faisait aussi la dînette, il adorait notamment mettre des cuillères dans des pots, taper avec une cuillère sur un verre pour faire de la musique, etc. Ainsi occupé, il ouvrait la bouche sans souci, comme un oisillon ! 

On a ensuite introduit d’autres jeux : démonter et remonter une poupée gigognes, compter des escargots (du papa ‘cargot au bébé ‘cargot), enlever les volants d’un « pigne » de pin, faire rouler des voitures, voler des avions et des hélicoptères, construire des voitures de pompiers et des ambulances en Lego. On a sorti la pâte à modelé, fait avec des bonhommes, des escargots, des bateaux, des chiens, même une plage avec la mer ! On a fait des colliers, en enfilant des perles sur une cordelettes, on a dessiné pour lui et on l’a fait dessiner en retour… Et j’en passe, des mille et des cents ! C’est fou l’imagination qu’on peut déployer en tant que parent pour que son enfant finisse son assiette dans un temps raisonnable !

L’avantage c’est que c’est un vrai temps de partage et d’apprentissage. On a appris à Angelo une multitude de nouveaux mots ainsi, notamment les noms et cris d’animaux, les animaux et objets de la ferme, de la mer, etc… On lui a aussi appris à faire plein de choses de ses mains. Du moment qu’il cessait de manger seul, nous prenions le relai et il avait les mains libres pour reproduire ce qu’on lui avait montré, expérimenter plein de nouveaux jeux. 

Peut-être est-ce parce que nous ne prenions pas beaucoup de temps à jouer avec lui de façon posée dans la maison ? Comme il jouait énormément dedans, souvent avec les autres enfants, quand il était chez sa nounou, nous lui proposions en général des activités à l’extérieur, lorsque nous avons du temps à passer avec lui. Voir sa mamie ou d’autres personnes, aller à la plage, partir se promener dans la nature, se rendre à mon terrain, faire un coucou à mes chevaux, leur donner des pommes et des carottes, ou même aller les monter, faire des courses, expérimenter les jeux pour enfants… On savait qu’il avait besoin de voir du monde et de se dépenser. 

Comme on travaillait beaucoup tous les deux, Angelo passait beaucoup de temps à la maison avec nous pendant que nous effectuions des tâches ménagères ou autres (s’habiller, se laver, se préparer, faire la vaisselle, le ménage, ranger, cuisiner, etc.)

Donc, finalement, aucun regret qu’il faille l’occuper pendant les repas, cela renforça énormément notre lien avec lui. Et s’il provoquait ces interactions, ce n’était probablement pas pour rien ! Même si c’était très complètement inconscient… Sacré Angelo, va ! Tu nous maîtrise de A à Z !

ANNEXES

Biorythmes d’Angelo (menus inclus) 

à 12, 18 et 24 mois

– BIORYTHME ANGELO : JANVIER 2019 (JOURNÉE TYPE)

réveil : 7h environ

7h : biberon de lait maternel ou maternisé 300 ml 

7h30 : petit déjeuner : bout de pain/ biscotte/ biscuit de Maman à manger seul ou bouillie au lait maternel (tapioca/ semoule de maïs ou de blé/ flocons avoine…)

8h– 8h30 : jeux, activité physique

8h30 – 10h00 : sieste 

10h à 11h30 : nounou : jeux, activités diverses

11h30 : repas de midi : * légumes cuits, féculents (pomme de terre, riz, polenta, pâtes…)

* protéines animales (oeuf dans les légumes ou fromage chèvre ou brebis seul). 

* dessert : fruits (frais ou secs, crus ou cuits) 

12h30 – 16h30 : sieste 

16h30 : goûter : * fruits (frais ou secs, crus ou cuits) 

* yaourt (chèvre ou brebis)

(* rarement : bouillie au lait maternel (comme le matin))

17h- 18h : jeux, activités diverses, chez nounou, puis à la maison

18h30 : bain 

19h : repas du soir : * bout de pain / biscotte / biscuit de Maman

* légumes cuits / féculent 

20h : biberon de lait maternel 300 ml 

20h30 : au lit

***

– BIORYTHME ANGELO : JUILLET 2019 (JOURNÉE TYPE)

réveil : 7h30-8h

8h-8h30 : biberon de 250-300 ml (½ lait de chèvre maternisé ; ½ lait maternel) 

suite petit déjeuner : pain ou flocon d’avoine au lait (reste biberon) 

8h30-9h30 : activités seul ou avec Maman (jeux, lecture, coloriage…)

9h30-11h30 : activités (chez nounou ou avec Maman et/ou Papa)

11h30 : repas :* légumes cuits, féculents 

* protéines animales (œuf, fromage chèvre ou brebis) ou végétale (soja, légumineuses) . 

* dessert (facultatif): fruits ou yaourt ou flocon d’avoine (au lait…)

12h30-16h30 : sieste  

16h30 : goûter :  : * fruits (compote ou en morceaux) 

* yaourt ou fromage blanc (chèvre ou brebis ou soja) (mélangé ou pas aux fruits)

* petit pain ou boudoirs  ou flocons d’avoine ou semoule (au lait…)

17h-18h : jeux, activités diverses (chez nounou ou avec Maman et/ou Papa) 

18h30-19h : bain ou temps calme ou jeux (en général avec Papa)

19h : dîner : légumes cuits / féculent (en général avec Papa)

20h : biberon de 250-300 ml (½ lait de chèvre maternisé ; ½ lait maternel) (avec Papa ou Maman) 

20h30 : au lit 

***

– BIORYTHME ANGELO : DÉCEMBRE 2019 (JOURNÉE TYPE)

réveil : 7h-8h

7h30-8h30 : biberon de 250-300 ml (lait végétal + un peu de miel) 

suite petit déjeuner (facultatif) : pain (aux céréales), amandes…

9h30/10h-11h : activités avec Maman (cheval, courses, visites, jeux…)

11h-11h30 : arrivée chez Nanou

11h30-12h : repas :* légumes cuits, féculents 

* protéines animales (œuf, fromage chèvre ou brebis) ou végétales (soja, légumineuses) . 

* dessert (facultatif) : compote de fruits, yaourt ou flocons d’avoine, semoule…

12h/12h30-16h/16h30 : sieste  

16h/16h30 : goûter :  : * fruits (compote ou en morceaux) 

* yaourt ou fromage blanc (chèvre ou brebis ou soja) (mélangé ou pas aux fruits)

* pain, flocons d’avoine ou semoule (au lait végétal)

17h : chercher Maëlys à l’école avec Nanou

18h-19h : activités avec Papa (jeux au parc ou balade à la page ou à la pinède)

19h : bain 

19h30 : dîner : *légumes cuits + féculents (ou légumineuses) 

* dessert (facultatif) : fromage ou yaourt

20h : lecture pour se poser avec Papa

20h15/30 : biberon de 250-300 ml (lait végétal + un peu de miel) avec Papa ou Maman quand elle est rentrée du travail

20h30/21h : au lit

***

Compétences

Posté le

20 février 2020

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