(écrit le 31 aout 2018)
« J’avais un rêve, il s’est réalisé <3
Je croyais aux anges, tu as atterri dans ma vie <3 <3 <3 »
Fin de l’été, de son premier été, de ton premier été, mon ange <3. Bientôt 8 mois que l’on te voit chaque jour, qu’on te caresse, qu’on te berce, qu’on te fait rire, aussi… Tu es né à 8 mois et demi de grossesse. Il m’a fallu presque autant de temps pour que je parvienne vraiment à réorganiser ma vie. Pas seulement dans les faits, pas sous la contrainte seule. Mais dans ma tête et dans mon cœur.
Mon fils, mon ange, grâce à toi, être maman est devenu ma priorité absolue et ma passion première.
Pourtant, depuis ta naissance, je me suis beaucoup battue avec moi-même…
Avant ta conception
Je me disais qu’avec un enfant je parviendrai à continuer ma vie comme avant, avec un gros PLUS. Il suffirait de m’organiser correctement. Il y aurait la nounou pour te garder au début. Et puis, je te ferai participer à ma vie, je t’emmènerai partout : au cheval, aux dédicaces…
Une fois que tu fus là
On m’a forcé à m’occuper que de toi. Long séjour à la maternité, puis ta maladie et nos deux semaines d’hôpital… J’ai dû lâcher prise. Ce que je n’aurai probablement pas fait en rentrant directement à la maison, où mon quotidien m’aurait accaparé. A l’hôpital, je pouvais m’occuper QUE de toi. Le fait que tu sois malade m’obligeais à être à 100% obsédée par ton bien-être. Mon esprit était tout à toi, libéré des tâches du quotidien…
Quand tu dormais, je parvenais à écrire… Je réussis à écrire un livre sur mon expérience de la grossesse, donc sur toi (« Conversations entre Maylen’ et Kaolin’ », tome II).
Tout le reste du temps, de jour comme de nuit, je fus contrainte à n’être que maman, TA maman (et donc oublier mes autres enfants, et mes autres passions…).
Une fois à la maison pour de bon,
Le quotidien a quand même repris ses droits. Il y a eu ta grand-mère qui s’est occupée de toi, puis Nanou… Et moi, je me suis un peu rebranchée avec mes chevaux, ma chère Kolina, mon petit Duende. Puis, j’ai repris le travail, retrouvé mes élèves… Il y eu aussi plein de rendez-vous médicaux qui ne pouvaient se faire à domicile. Je devais regarder la montre, dès le réveil, te trimbaler à droite et à gauche.
Je pris en pleine face ce qu’on appelle la « charge mentale de la maman ». Penser à tout, anticiper. Dormir peu. Lutter contre la fatigue, contre le stress, du matin au soir et du soir au matin… Tu étais ma priorité, mais je la subissais et j’en souffrais. Lorsque je m’accordais des moments sans toi, je culpabilisais. Lorsque j’étais avec mes chevaux, j’étais heureuse, mais tu me manquais…
En fait j’étais partagée. Je voulais du temps avec toi, pour te découvrir, ne rien manquer, rentrer de plein pied dans la vie de maman. Mais d’un autre côté, mon ancienne vie, ma vie d’avant, pleine sans toi, me manquait. Mes chevaux, le temps de faire des choses de façon concentrée, que ce soit mon travail ou l’écriture… J’étais littéralement déchirées, entre mes deux vies.
Arrivèrent enfin les vacances, tant attendues. Je m’occupais beaucoup de toi car Nanou n’était pas vraiment prévue pour l’été. Au début, cela me fit bizarre, car cela me plongea dans une routine qui me laissait très peu de temps pour moi, bien que je travaille quasiment pas à l’extérieur. En fait, j’avais du temps uniquement quand tu dormais. Mais ce n’était ni à heure, ni à durée fixée, ni à durée totale identique chaque jour. Résultat : je ne pouvais rien prévoir… Alors que quand tu allais chez la nounou, lorsque je travaillais encore, il y avait certes le stress des horaires, mais une fois que tu y étais, je savais à quoi m’en tenir pour m’organiser.
J’ai essayé d’avancer dans la liste infinie des tâches que j’avais reportées aux vacances… Mais je n’avançais pas du tout, comme je le prévoyais et le souhaitais. Je t’en voulais un peu de m’interrompre si souvent dans mes si importants « devoirs » !
La fin de l’été arriva et là, je me dis que, finalement, le plus important, c’était les moments que je passais avec toi. Non seulement, c’était primordial pour nous deux, mais en plus ce sont ceux qui me plaisaient le plus ! Je me sentais planer, comme sur un doux nuage, avec mon cher petit ange ! Un peu comme lorsqu’on est amoureux, l’exaltation en moins. Un amour pur… Intense… Constant… En fait, je devenais enfin vraiment MAMAN, dans ma tête, dans mon cœur et plus seulement dans les faits.
Je suis heureuse quand je te regarde, quand tu me souris, quand tu babilles, quand tu forces pour bouger. Tout, chez toi, m’émerveille. J’ai comme une drogue dans le cerveau qui m’attache à toi et fait que tu es devenu mon unique centre d’intérêt (enfin presque !). Disons le plus important. Je ne pensais pas qu’être ta maman me comblerait à ce point.
Je rêve même parfois d’être mère au foyer, de passer ma journée à guetter tes progrès, à répondre à tes besoins, à tes désirs aussi, tout simplement à te rendre aussi heureux que tu me rends. Mon petit ange, je t’aime de tout mon cœur. Tu as fait de moi une vraie MAMAN…